Départ : Petite Serenne (1510 m)
Topo associé : Col de Mirandol, versant Nord
Sommet associé : Col de Mirandol (2433 m)
Orientation : N
Dénivelé : 680 m.
Ski : 2.2
Sortie du samedi 31 décembre 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
ubayenne - guère de vent - au départ 9h30 -10°Etat de la route : ras
Altitude du parking : 1880m
Altitude de chaussage (montée) : 1880m (au pont sous la chapelle)
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : RAS
petits passages en glace sur la piste forestière sinon neige soufflée avec des passages parfaits en poudre (mais ne pas en sortir sous peine de trouver du carton)
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec bernadette, claude, nadine, paulette
Fouillouse - Vallon Grand - Crête 2559m entre Mirandol et Eyssilloun
Dans les vallées reculées de l'Ubaye autant secouées par les coups de vent que par les coups de génépi, les skieurs réfugiés climatiques des Alpes du N, commencent à arriver. Désespérée de ma chartreuse jaune sans avenir skiable, je suis parmi eux. Chartreuse jaune, oui, car la verte est épuisée par des semaines où les seules précipitations sont celles du skieur local au-devant du bulletin météo.
La situation n'était plus tenable. Je me suis ressaisie in extremis pour ne pas finir l'année avec un coup de déprime. J'ai repensé à Léonard et me suis dit : "J'ai perdu enneigement et entrainement, mais j'ai tant d'amis, j'ai la France entière (voire au-delà)". Donc, direction le Sud.
Dans les vallées reculées de l'Ubaye, l'hospitalité n'est pas un vain mot. L'étranger y est reçu comme un frère, même si c'est une soeur. On lui concocte des plats caloriques, ce qui n'est pas un luxe vu les indications du thermomètre confirmées par des sensations limite désagréables, on lui forme une équipe de choc et on lui trouve une rando cool (super cool même) et, histoire de la familiariser de suite avec les antiques coutumes et parlers locaux, on l'entraine au spectacle d'une "Pastourala de la Valeia" où il est chanté "sur la montagne, nous avons entendu un air de paradis". Autant dire que la motivation remonte en flèche.
Les mélezins ont perdu leurs ors, les villages sont tapis dans une ombre sans pitié mais le ciel est bleu, bleu Anaïs bien sûr. On traverse Fouillouse, les skis à l'épaule et les cadrans solaires donnent de quoi méditer, style : "Mortel, sais-tu à quoi je sers ? A marquer les heures que tu perds". Message reçu, on essaiera de ne pas en perdre. Mais, pour le moment, on essaie juste de ne pas s'étaler sur les ruisselets figés en glace qui trainent sur la piste. Mais, entrainée dans le sillage de mes compagnons véloces, je me retrouve vite sur la crête d'où il n'y a plus qu'à ne perdre aucune heure, aucune minute même, avant de se lancer dans la dernière descente de l'année (enfin, je parle là de descente à skis...). J'aurais presque pu mettre 4* mais il fallait quand même bien viser pour ne pas sortir des zones de poudre scintillante et, sur le tronçon de piste, pour ne pas mordre la glace et, par voie de conséquence, la poussière.
Je ne mets pas de photos : conformément au souhait des autochtones, ces lieux doivent rester ce qu'ils sont : sauvages et secrets (hors immatriculation 04, s'entend) et échapper à vos regards concupiscents. Mais un texte non illustré étant comme une Ubaye sans soleil, j'ai pioché dans ma réserve de la sortie précédente pour vous présenter, avant les 12 coups de minuit, tous mes voeux de bonheur.