Départ : Le Replat (1000 m)
Topo associé : Col de la Vallette, versant Est
Sommet associé : Col de la Vallette (2668 m)
Orientation : E
Dénivelé : 1600 m.
Ski : 3.2
Sortie du samedi 30 mars 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand BleuEtat de la route : piste forestière dégagée jusqu'à 1100 m
Altitude du parking : 1100 m
Altitude de chaussage (montée) : 1120 m à 300 m du parking
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée :
ancienne coulée dans la combe de la Pierre sous les Barmes
ancienne coulée dans la combe de la Valette dans la face Est du Pic du Frêne
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Lescherette | 1120-1400 | E | 8h00 | Gelée | quelques traitres plaques de glace | |
Combe de la pierre | 1400-2300 | E | 9h45 | Moquette | recuit à point | |
Combe de la pierre | 2300-2400 | E | 10h00 | Dure | pas encore transformer, le vent fait de la résistance | |
Combe nord du Frêne | 2400-2500 | N | 11h00 | Soufflée | alternance de passages dur ou "poudreux" | |
Col de la Valette versant nord | 2500-2668 | N | 12h00 | 20-30cm | Irrégulière | couche supérieure plus ou moins dure, sous couche sans cohésion |
Combe de la Valette | 2668-1400 | E | 12h45 | Moquette | plus ou moins épaisse en fonction de l'altitude et de l'exposition | |
Lescherette | 1400-1120 | E | 13h00 | Irrégulière | border en cours de moquettisation |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec Dzeus, Le Bombé, Le Bref, Le Jeune
Le Replat - col de la Pierre - combe nord du Frêne - Col de la Valette versant nord - combe de la Valette
Ça y est l’équipe des branquignoles des hauts pâturages c’est reformée, enfin presque il nous manque juste le galopeur des Calanques.
Il court, il court celui qui fut raie…
Celui qui fut raie, boit mesdames,
Il court, il court celui qui fut raie…
Celui qui fut raie et qui boit joli…
Spéciale dédicace au Bref et à son hectolitre annuel de picrate.
Je ne suis pas là pour vous parler de mes amours peu chères, de mes tocs et de mes tiques. Mes tiques, en ce riche lieu, point cardinal des rencontres post-modernes, on l’aime l’âme de l’homme qui s’allume et on lime pour finir, sans en faire une maladie… quoique.
Revenons donc à nos moutons qui en Maurienne vont bientôt sortir de leurs bergeries laineuses qui puent l’hiver pour arpenter nos montagnes d’où l’eau vint. Ils seront là paisibles, à la fraîche, décontractés, en champ où de sa tire mal garée, un poli ferme regardera de son œil lubrique le cul lisse de ces troupeaux gambadant libres et légers pendant que loup n’y est pas… Oh putain j’ai dit loup !!! Calme toi le Le Bref, ne t’énerve pas, regarde dans quel état tu as mis ton logis…
Donc sous la divine inspiration de Dzeus, nous allâmes en direction de St Rémi, seuls, sans famille. Pour ces retrouvailles presque complètes, notre point de rendez-vous fut une nouvelle fois le péage d’Aiton. Hommage freudien à nos physiques disgracieux… sans doute.
Lors de cette obscure rencontre liminaire, je dus sous un candélabre, en échange de quelques pratiques maritimes que l’amiral réprouve, prêter de l’argent au Bref pour qu’il puisse, de Jupiter, trainer plus rapidement vers notre but du jour, son carrosse de peintre espagnol qui malgré ce que l’on raconte, guère niqua… mais cela ne nous regarde pas.
Moi j’étais heureux d’être conduit par Le Bombé et bien qu’il me supplia de ne point salir ses vitres tout propres, j’entrepris lors d’un dépassement autoroutier subtil de passer le bonjour de Tata Rosette au Bref. Le Jeune qui l’accompagnait ne put, à cette vision, retenir son petit déjeuner…
Après moult virages et quelques relents nous arrivâmes Topor pour assouvir notre dessin du jour. Les incivilités d’usages accomplies, les équipements sur le dos et les pieds, je nous mîme en marche. Time’up, la patience de mes coreligionnaire a ces limites, il faut y aller maintenant : en avant marche.
A force de le rabâcher, vous devez bien vous rappeler que j’ai bobo. Pour me préparer efficacement, j’ai entrepris un nouveau régime : le régime Ducon. Il n’est pas compliqué, tarte opium matin, midi soir. C’est presque aussi efficace que le Viazac, on bande mou mais on s’en fout, on est bien.
Le démarrage fut pépère histoire de chauffer tranquillement la mécanique qui d’ailleurs ne se réveillera pas beaucoup plus : quand t’es gros, t’es lent et t’en chie, CQFD.
Au pied du Grand Miceau, je m’aperçois que je n’en suis pas la moitié d’un. Les piles du DVA sont au tas… bien jouer le donneur de leçons… On rencontre plusieurs groupes qui filent vers le Grand Miceau, dont un qui avance bien vite mais qui a tendance à tourner sur lui-même : un d’entre eux aurait-il les 2 pieds dans les mêmes sabots… la réponse est oui. Face à 2 gants, moi qui ai 2 mains gauches je comprends en un mot sa déconvenue.
Nous on va monter tranquillement vers le col de la Pierre sans se mettre dans le rouge, déjà parce que ça se fait pas devant des gens que l’on ne connait pas et il faut qu’on en garde sous le pied la journée n’est pas finie.
Après le four, à nous le congélateur. La bascule vers le côté obscur est saisissante… ça caille de Djeu. Sans contrepèter, on laisse la brèche du Frêne à un joyeux groupe venu de St Hugon.
Avec nos visages cuits par le soleil de la montée, nous filons avec nos peaux maltes vers la Valette. La remontée n’est pas de tout repos pour les tailleurs de marche : la neige est irrégulière, un coup elle porte, un coup non, un coup oui… une vraie grève tournante. C’est ce que dans les textes de l’orateur DéMauSteph, les CGTistes pratiquent Sambuis.
Le Jeune bourrine, le Bref aussi, Le Bombé peaufine les marches de toute sa masse, Dzeus lui essaie de la jouer agile, plus céleste.
Moi ? Comme d’habitude je prends des photos, j’assure leurs arrières et pour changer je prends des morceaux de neige dure plein la gueule, que je n’ai pas grande ouverte… J’ai oublié un autre truc : mon casque… Et de 2 boulettes…
Avant de nous jeter sans retenue dans la Combe, nous entamâmes une belle chanson en hommage à un jaune chanteur philosophe de rond-point. La descente dans la combe est plus que bonne à condition de bien choisir les orientations et de bien gérer les changements de neiges.
A mi-chemin, je stoppe, je me fige, je crois apercevoir un habitant granitique des lieux, un Jean Pierre des Combes. Non il n’en n’est rien, c’est la faim, elle me joue des tours. Je veux manger maintenant, j’ai un bon appétit sous le col du Galuchot. Subitement des éclairs déforment ma vision, j’ai cru que je ne vis que Thor mais c’était les foudres de Dzeus qui me firent reprendre raison. Cette combe qui nous a son meilleure offert et qui me rectifia bien, nous devons la quitter pour aller nous arrondir tranquillement au Replat.
Une fois aux autos, je rie. A cette bande d’indiens, je leur réserve une bonne boutanche tout droit sortie de la mienne. Ah non, ce n’est pas de la piquette mon Nelson, car mon fort c’est de boire un bon jaja près de l’Habert.
Pour résumer, la recette de cette bonne journée était simple. Prenez une équipe de joyeux équidés, parfaitement drillés par un vieux briscard des pentes enneigées, faites les monter en température à feu doux, puis les saisir en les plongeant dans une combe froide, les laisser reposer en les hissant par le col, puis les faire glisser délicatement dans une combe tiède pour les rendre heureux. Une fois recuit en arrivant au bout, arroser les tous de bibines et de Côtes du Rhône. Accompagnés de bons produit du coin et agrémenter de rencontres sympathiques, vous obtenez une putain de bonne journée qui vous feras oublier les merdiques de la semaine écoulée…