Départ : St Laurent du pont (Monastère du Désert) (580 m)
Topo associé : Col de l'Arpison, par le pas du Pertuis
Sommet associé : Col de l'Arpison (1490 m)
Orientation : T
Dénivelé : 650 m.
Ski : 2.1
Sortie du mercredi 21 janvier 2015
Conditions nivologiques, accès & météo
ciel voilé mais belle éclaircie au belvédère - pas de vent Etat de la route : déneigée
Altitude du parking : 580
Altitude de chaussage (montée) : 580m
Altitude de déchaussage (descente) : 580m
Activité avalancheuse observée : néant - quelques ruissellements de poudre du haut des falaises au Pas du Pertuis
50 cm de fraîche, légère à partir de l'intersection de l'Orsière (800m env)
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Loin des Chamechaudes du gratin grenoblois et autres Grd Som altier ou Charmant Som populaire, ici on est sur le versant méconnu, modeste et recueilli de la Chartreuse, celui qui reçoit le plus de précipitations et le moins de skieurs précipités. Ici ni hold up, ni poudre aux yeux, juste un cheminement méditatif et néanmoins laborieux malgré la ridicule dénivelée. Mes mollets portent encore le souvenir cuisant, non pas de leur course, mais de la bataille de l'Océpéde qu'on ne trouvera dans aucun manuel d'Histoire mais à jamais imprimée dans la mémoire de mes jambes.
Et voici que se présente une nouvelle piste forestière, toute aussi enneigée, juste un peu plus pentue : le masochisme inconscient, çà existe.
Discrètement, je longe les murs du convent du Désert derrière lesquels les nonnes, du moins je l'espère, prient pour le salut de mon âme (y a du boulot !) et, je l'espère aussi, sans kalachnikov pour me persuader que leur folie est plus légitime que la mienne. Le portail est ouvert : j'ai encore le choix d'entrer dans le silence de la clôture ou dans celui de la forêt. Je continue.
Bonne nouvelle : la piste et même le sentier qui coupe dès le départ, sont correctement enneigés.
Au débouché sur la piste, la déception de mon âme se télescope avec la satisfaction de mes jambes : une trace, on m'a précédée !
Sous le Pas du Pertuis, je croise mon prédécesseur qui redescend. Il me dit que c'est trop laborieux, qu'il s'est arrêté au Pas et qu'il pousse à la descente. J'entrevois la galère.
Qu'importe. Continuer au moins jusqu'au belvédère, le point de vue y est magnifique.
Effectivement. J'ai même la chance d'y arriver au cours d'une belle éclaircie. Je reste un bon moment à boire le paysage et, accessoirement, mon thé. Au S et à l' W, c'est déjà bien bouché, la brume me cache la vallée mais la Sure flotte sur la mer de nuages comme un vaisseau en haute mer.
Je retourne à Pertuis pour enlever les peaux et, surprise, la glisse est excellente dans la trace et même quelques virages sont possibles.
Le randonneur de ce matin a dû négliger son fartage et se décourager à tort : dans ces lieux, un homme de peu de foi ! Un comble.
J'ai eu du mal a noter la skiabilité : si on aime les traces directes, c'était 4* (car vers le bas, çà devenait quand même lourd), si on ne jure que par les belles courbes dans des pentes impressionnantes, çà devient 1*. J'en mets 3, bien que je me sois régalée, parce que je ne voudrais pas que trop de candidats viennent musarder dans mon jardin.