Topo associé : Cime du Carro, versant Nord-Ouest
Sommet associé : Cime du Carro (3326 m)
Orientation : NW
Dénivelé : 1480 m.
Ski : 2.2
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du vendredi 6 janvier 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau temps glacial.
(-16°c au départ à 8h15, - 11°c à l'arrivée à 15h45).
Violentes rafales de vent en altitude.Etat de la route :
barrée au Fornet
Altitude du parking :
1950 m
Fornet-Pont St Charles : neige damée
Gorges de Malpasset : relativement bouchées par les avalanches de début de saison. Cela passe plutôt pas mal, mais à aborder avec prudence. Négocié en crampons à la montée (quelques passages chaotiques, raides ou étroits.
Sur tout le reste de l'itinéraire, au dessus de 2250 m neige travaillée par le vent. Le plus souvent dure avec sastrugi. Quelques rares passages poudre récente dans les creux.
Une skiabilité bien moyenne
Altitude de chaussage (montée) : 1950 m (gorges de Malpasset parcourues en crampons à la montée)
Altitude de déchaussage (descente) : 1950 m
Activité avalancheuse observée : quelques accumulations (jusqu'à 40 cm) de neige récente.
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par veloski)
voir trace GPS
Le récit de Florence :
Il fait frisquet au Fornet, ce matin: -16 degrés! Nous ne traînons donc pas pour emprunter la route, direction Pont-st-Charles. Une mince pellicule de neige a blanchi route et alpages; du Roc de Bassagne, maintes fumerolles de poudre s'envolent sous l'effet du vent du nord. Ayant choisi l'option «Gorges de Malpasset», nous voici un peu plus tard à l'entrée du Parc National de la Vanoise et des gorges qui semblent suffisamment remplies. Nous troquons rapidement les skis contre les crampons, ce qui rend la progression plus aisée et nous permet de profiter de l'ambiance particulière, entre rives enneigées et marmites glacées dans lesquelles bouillonne le torrent Isère.
Les premiers chamois profitent de l'arrivée du soleil sur les pentes herbeuses. Point besoin de chaufferettes pour affronter les températures hivernales! grâce au poil de jarre, dont l'épaisseur peut atteindre 20 cms en hiver et à leur toison plus foncée, ils sont mieux armés que nous pour fréquenter crêtes ventées et couloirs escarpés...même si l'hiver reste une saison difficile pour les hardes.
Au terme de l'esthétique remontée des gorges, nous atteignons le vallon du Prariond et gagnons les pentes ensoleillées au-dessus du Refuge du Prariond, dont la construction remonte à 1969 et prend le relais d'une ancienne bergerie qui servait alors d'abri. Le monument des résistants italiens et aviateurs anglais commémore le drame survenu, lors d’une tempête en novembre 1944.
Le Col Pers déverse déjà son lot de skieurs-randonneurs qui font ensuite route vers la Pointe de la Galise. Pour l'heure, nous nous réchauffons en remontant rive droite du ruisseau du Niolet; nous retrouvons le cadre de notre première randonnée de l'année: les belles strates de la Pointe de Bazel et du Roc de Bassagne dorées par le soleil et se détachant sur le ciel azur. La crête frontalière et sa multitude de sommets (Grand Cocor, Cimes de la Vache et d'Oin, Grande Aiguille rousse...), la face nord de la Sana et les profils de Grande Motte, Grande Casse et aiguille de l'Epéna complètent le panorama; afin de profiter de la tranquillité de ces vastes espaces, nous traversons l'ancien glacier de la Galise, vers les différents lacs du secteur.
Le vent souffle en rafales, sculptant les sastrugi que nous écrêtons, au fil de notre progression. Un peu de descente «peau de phoque» avant de prendre pied sur le glacier des sources de l'Isère et de nous rapprocher de la face nord-est de la Grande Aiguille Rousse, rappelant à Christian maints souvenirs de randonnées partagées.
De plus en plus bousculés par les bourrasques de vent, nous maintenons notre cap sur le Col d'Oin, après avoir admiré une séance de cascadelles de poudreuse déclenchées par le vent mauvais! Les derniers mètres pour prendre pied sur le col frontière sont rapidement effectués et la vue sur les Levanna, les glaciers et vallons descendant vers le Lac Serru et le Grand Paradis nous récompense de nos efforts avant de nous en retourner rapidement et d'entamer la descente sous les contreforts de la Grande Aiguille Rousse, sur une neige striée et façonnée par Eole!
Le froid reste vif, d'autant plus que le soleil a déserté le vallon et nous nous engouffrons rapidement dans les gorges, qui commencent à être lissées par le passage des skieurs. La descente sur la route est rondement menée et nous voici bientôt de retour au départ des pistes de ski du Fornet sur lesquelles les canons à neige crachent l'or blanc ! En attendant la venue de la «vraie» neige, nous avons profité, une fois de plus, de paysages grandioses, loin de la foule des stations. Merci à mon guide... et au yogi tea qui nous a agréablement réchauffés après ces heures de froidure...