Départ : Col de Porte (1326 m)
Topo associé : Chamechaude, Versant Ouest
Sommet associé : Chamechaude (2082 m)
Orientation : W
Dénivelé : 760 m.
Ski : 2.2
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du dimanche 25 janvier 2015
Conditions nivologiques, accès & météo
Nuages au-dessus de 1500m à 12h, 1700m à 14h, sec, vent faibleEtat de la route : mouillé
Altitude du parking : 1326m
Neige facile à skier (poudre froide), trafolée mais encore beaucoup de place. Le chemin de montée dans la forêt est bien râpé.
Altitude de chaussage (montée) : 1326m
Altitude de déchaussage (descente) :1326m
Activité avalancheuse observée : aucune
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
W | 12h | 10 à 50 selon les endroits | Poudre | restée froide et peu travaillée par le vent |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Chartreuse inédite
Ce petit parking près du col, il ne pourrait contenir beaucoup d’autres voitures. Je le connais bien, mais c’est la première fois que j’y viens cette année. Il faut toujours une première fois.
Tout redémarre comme dans un rêve. Très vite, l’ambiance si particulière des forêts enneigées me plonge dans un autre monde. Je remonte doucement entre deux rangées d’arbres une clairière assez large ma fois, où seuls quelques dessins discrets comme ceux d’un jardinier géant rappellent la présence de l’homme.
Après un premier raidillon surmonté à bon rythme, j’adopte un train de sénateur. Sénateur ? Tiens, oui, pourquoi pas, j’ai déjà le train, je pourrais bien viser le siège… Tout est possible, dans cette vie merveilleuse, si l’on sait la voir sous un bon angle.
A cette heure, je suis presque seul. C’est presque une surprise de rencontrer quelqu’un. L’occasion d’éprouver la solidarité montagnarde, un regard compréhensif et quelques indications pour permettre à ce solitaire égaré dans la brume qui ne s’est pas encore déchirée de regagner sa chaumière, sa famille et la cheminée qu’on pressent fumante : "oui, oui, le bas, c'est bien par là !".
Après les joies de la forêt d’hiver, l’exaltation de l’alpage qui s’étend loin devant, vers des crêtes où l’on sent, avant de le voir, que l’horizon va s’étendre à perte de vue.
Je reconnais les lieux, j’y suis venu autrefois, et cette familiarité m’accompagne jusqu’à la base des rochers finals. Ah, le plaisir de s’arrêter, dépeauter et se préparer pour la descente dans toute cette neige qui batifole. Quelques amis m’avaient d’ailleurs conseillé cette sortie pour aujourd’hui. Quelques touffes d’herbe marquent les dernières limites, place aux plaisirs de la glisse, pour une descente sans histoire.
Chamechaude, on ne sait pas pourquoi on y vient, on sait pourquoi on y revient…
Chartreuse est redite
Ce col porte bien son nom, bondé de voitures, jusque sur la chaussée. J’aurais préféré aller ailleurs (j’y viens tous les ans), mais c’est le plus près de la maison, pas envie de rouler des heures. Bref, faut faire avec, on va se dépêcher !
Pourtant cela commence mal : je me suis trompé de peaux de phoque, et celles-ci sont trop courtes de 50cm et trop étroites de 6cm. Cela promet pour les passages lustrés qui m’attendent plus haut.
Après, ben faut oublier les odeurs de la route et du restau, les cris des gamins et les skieurs de fond en collant-pipette, la piste de ski damée et la remontée mécanique pour enfin trouver un peu de calme –tout relatif : 2-3 randonneurs descendent toutes les 5mn ; la trace avoue que je suis loin d’être le premier ; et les rétroviseurs confirment que je ne serai pas le dernier. La trace est balisée à l'encre jaune. Y a même un gars qui vient me voir pour me demander où est la descente ? et pourquoi pas la tour Eiffel ?
Pff, en plus, je me traîne, manque d'entraînement, cela n’avance pas, y a du vent, je suis dans le brouillard depuis un moment, les requins guettent de partout pour la descente, et toujours pas de sommet en vue. Mais qu’est-ce que je suis venu faire ici, plutôt que rester au chaud sous la couette ? Donc, quand je vois la dernière pente pleine de caillasses où je risque d’exploser mes skis, je préfère arrêter là et redescendre fissa. Quand je pense que sur Skitour la dernière sortie (le WebBoss en personne !) disait « méga-peuf, que du bonheur ! ». Tu parles d’un site communautaire ! Complètement surfait, Skitour skie tout ce qui bouge.
Après, la descente vaut ce qu’elle vaut, droit dans le pentu à fond dans le brouillard, j’évite la Folatière de justesse. Et c’est juste par honnêteté qu’il faut admettre que la piste est bien skiante malgré les nombreuses berses qui émergent de partout !
Chamechaude, on sait ce qu’on y apporte, on ne sait pas ce qu’on y retrouve…