Départ : Ailefroide (1522 m)
Topo associé : Brêche Victor Chaud, Couloir Pelas Verney, en boucle
Sommet associé : Brêche Victor Chaud (3142 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1620 m.
Ski : 5.3
Sortie du jeudi 22 mars 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
Tatiana Silva, il faut suivre...Etat de la route : en bitume. En construction routière, il sert de liant pour la réalisation de matériaux enrobés à chaud, tels que les bétons bitumineux ou les graves bitumes. Il entre également dans la fabrication d'enduits superficiels sous forme d'émulsion ou bien fluidifié par un solvant.
Altitude du parking : juste sous l'altitude de la voiture garée
Altitude de chaussage (montée) : sommet du téléski de la crête avec les touristes. Ca donne bien envie de couler du béton sur les Vans pour mettre dessus des remontés mécaniques. Ca nous fatiguera moins et on sera pas moins tristes (mais peut être un peu plus gros).
Altitude de déchaussage (descente) : au parking des Claux où le père Daniel nous prends en stop.
Activité avalancheuse observée : rien ne bouge mais toutes les pentes sous la Blanche et dans la remontée vers la brêche Victor Auch sont bien chargées. Ca muscle les fessiers.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
La Blanche | Irrégulière | On va de la poudre lourde tassée au placo crouté cartonné de 10cm: ambiance | ||||
Le Pelas Verney premier tier | Poudre | Rah finalement de la neige qui se skie | ||||
Le Pelas Verney le reste | Irrégulière | Contre pentes en poudre avec milieu de couloir croûté à dur | ||||
Bas du couloir au Pelvoux | Croutée | L'enfer du regel, tu vois ce que c'est? |
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Avec Jérémie le Haut Alpin et Koala le Briançogreneblochamoniard
Cher maman,
4ème jour de vadrouillage au sud du Lautaret, loin de notre nuage atomique isérois. Je dois t'avouer que j'y prends presque goût à pouvoir skier sous le soleil, dans les mélèzes et ne pas me faire empaler/décapiter tous les mètres par nos chers Epicéas et autres pin à crochets du diable.
Bref, je divague.
Suite à ces trois derniers jours de neige poudreuse proche de la perfection nous décidons de nous mettre une petite ballade au couloir Pelas Verney en passant par la NW de la Blanche.
Comme tu sais, l'hiver a été rude, et vue ma caisse de savonnette d'urinoir publique, nous décidons de prendre les remontées mécaniques au Pelvoux pour ne pas nous mettre 2500 mètres de positif.
Arrivés en haut, nous nous retrouvons au milieu de badauds de notre espèce armés de peaux de narvals et autres chaussures à inserts. Il semblerait que la Rouya s'est faite massacrer par nos semblables la veille, ce qui nous confirme qu'il faudra se mettre dans le dur avec la NW. Pas grave, la neige est parfaite, on l'a décidé, ce sera donc très bien comme ça.
Dans la montée vers le sommet de la Blanche nous nous faisons dépasser par une créature à casquette (on apprécie fortement le style) mi homme mi avion de chasse mi sponsor Salomon (vous m'excuserez je n'ai jamais été très fort en math) qui à défaut de savoir où il allait (ça doit être une technique de local pour déstabiliser le non local), nous précédera tout du long de l'aventure. Nous l'appellerons donc Jojo le démineur.
Arrivé en haut du rappel, nous constatons qu'il est en bon état, avec ses nombreuses cordelettes laissées en offrande au dieu des rappels de montagne.
Rappel.
Arrivés en bas, première et pas la dernière des déconvenues. Nous constatons que malgré notre décision que la neige serait bonne, bah elle ne l'est pas ! Inadmissible. Mélange peu skiant de poudre lourde, cartonnage, pâté en croûte changeant un peu aléatoirement. Le tout massacré par deux splitboardeurghs mêlant plus le dérapage que le virage (#mauvaisefoisdeskieur). Au passage nous sacrifierons nos carres sur des dalles afin de passer l'étroiture pas si remplie que ça. Barthélemy a du se retourner dans son magasin. Déso Barthélemy.
On remet les peaux et hop jolie ballade jusqu'à la brêche Victor Auch avec ses jolies pentes bien chargées. Merci à Jojo pour la très belle trace. Sacrée belle vue au passage.
Arrivés au rappel de la brêche nous nous rendons compte que nous ne sommes vraiment pas forts en math. En effet 50mx2 ça ne fait pas 60m et le premier d'entre nous se retrouve parachuté au crux de la goulotte mi sucre Beghin Say (ils sont diabétiques de part ici), mi dalle mille feuille où le cramponnage et la qualité des prises sont un tout petit peu aléatoires.
Bref, ne t'inquiète pas maman, après 1 heure de bidouillage, de rappel sur corde simple et de construction de relais sur coinceurs pour le dernier, nous voilà en bas.
Attention si vous êtes cons et que vous prenez une corde trop courte, n'utilisez pas notre relais sur deux coinceurs rive gauche au deuxième tiers de la goulotte. Au pire récupérez les. Au mieux contactez nous.
Bon comme t'as pu le comprendre maman, nous n'avons pas skié la goulotte en tout schuss (très bon film au passage, avec José Garcia, injustement coulé par les critiques) tels des Nikolai Schirmer. S'ensuit une deuxième descente à pattes 20 mètres plus bas: même Jojo a fait des marches à ski, et à du se taper deux ou trois dalles rocheuses. Paix à ses carres.
Nous voila finalement ski aux pieds. S'ensuivent quelques centaines de mètres dans de la bonne poudreuse cachant des dalles sournoises. Elles sont fourbes celles là. Et là, enième déconvenue, la neige se transforme en magma changeant mi croûte mi champ de bataille de la Somme. J'ai vu rouge maman. J'étais bien fatigué. Même Jojo l'homme avion n'a pas fait du tout droit, on l'a vu dans ses traces. C'est dire.
En bas du couloir c'est le coup de grâce pour moi, croûte infâme de regel recouvrant une poudre mouillée, où mes reserves musculaire d'homme balais à chiottes me permettent à peine de survivre sans me déboiter un genou. Je pense que cela à tenu plus du miracle qu'autre chose.
S'ensuit une descente jusqu'aux Claux où l'on croise le père Daniel, 76 ans, qui pris de pitiè nous dépose au parking des remontés.
Fin de l'histoire
Maman je t'aime.
Ps: j'enverrai une lettre pour me plaindre de ces conditions de neige