Départ : Col des Aravis (1486 m)
Topo associé : Blonnière, Rampe Chauchefoin
Sommet associé : Blonnière (2369 m)
Orientation : E
Dénivelé : 6450 m.
Ski : 5.3
Sortie du dimanche 24 février 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau et doux, pas ou peu de ventEtat de la route : sèche, quelques plaques de glace
Altitude du parking : 1300
Des conditions de printemps.
Tout ce qui est N est encore en neige froide, de poudreuse à béton.
Toutes les pentes majoritairement sud sont en transfo. En Est et Ouest raide c'est transfo, sinon ça chauffe partiellement en journée.
Un peu plus en détail :
- NE du Charvin en neige froide damée voir béton, quelques passages poudreux en rive gauche.
- Couloir N de la Mandallaz en neige froide damée
- Couloir O de la pointe Sud de l'Etale : entrée béton, ressaut délicat à ski après 50m (passe très bien en crampons-piolet), en dessous neige froide en rive gauche et béton à droite
-Combaz en grain fin
- Rampe Chauchefoin : bonne poudre en haut, traversée béton, couloir Est en bas encore béton à 8h
- Combe de Tardevant : transfo en visant bien, très bonne frisette en rive droite en bas
- Corniche infranchissable entre Ambrevetta et Gde Forclaz
- Mt Charvet béton en haut, puis transfo en basculant en SO, puis poudre un peu chauffée en bas
- Combe des Verts, transfo parfaite jusqu'au Troncs à 17h
Altitude de chaussage (montée) : 1300
Altitude de déchaussage (descente) : 1200
Activité avalancheuse observée :
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
La Savatte -> Charvin NE -> La Goenne N -> tête de l'Aulp N -> Mandallaz couloir N -> Etale pointe Sud, couloir W -> Etale, couloir Combaz -> Blonnière rampe Chauchefoin -> Les Parosaz, combe de Torchère -> la Grande Balmaz, combe de Balme -> La Roualle, combe de Bella Cha -> Tête Pelouse, combe du Grand Crêt -> Trou de la Mouche, combe de Paccaly -> Tête de Paccaly, combe de Paccaly -> Ambrevetta, corniche infranchissable, impossible de rejoindre la Gde Forclaz -> combe de Tardevant -> Mt Charvet, face W -> Col des Verts, combe des Verts -> Les Troncs => burgers-bières-fat party
Un projet qui est né il y a trois ans, après avoir constaté qu'en prenant un peu son temps et même avec du matos "lourd", on peut faire du dénivelé en trouvant le rythme. Et pourtant je me souviens qu'en voyant la sortie de Stéphane & co il y a 12 ans, je m'étais dit que c'était un truc de dingue. L'idée bien sûr n'était pas comme eux de faire un chrono, pas du tout à ma portée, mais plutôt de skier de belles pentes, raides si possible, et avec du matos léger certes mais qui permette de se faire plaisir, pas en cagettes. Après un bon but l'année dernière, je me remotive cette année. Malgré mes petits 35 000 de D+ au compteur, je me dis que les conditions sont idéales pour re-tenter le coup mais je ne donne pas cher de mes chances.
Une journée de dingue, commencée un peu avant 3h à la Savatte, seul à la nuit, mais un peu éclairée par la lune. Evidemment je suis un peu tendu à l'idée de skier des pentes raides à vu à la frontale et je me mets une belle boite en terminant la montée de la combe Ouest du Charvin. Tête en bas, glissade dans le noir, et mains pelées, la journée commence bien!
Finalement la NE passe bien tout comme le couloir Ouest de la Mandallaz, tous les deux en neige damée avec quelques passages bétons. Un peu de cramponnage sur l'arête de l'Etale et j'arrive rapidement au sommet sud, où je plonge toujours de nuit dans le couloir ouest bien béton. Une étroiture m'oblige à une manip' de crampons, je n'ai pas envie de jouer les acrobates à cette heure.
Le jour se lève pour mon plus grand plaisir dans la remontée vers le Combaz, qui m'offre du bon ski et un ressaut bien rempli. Je file vers la Blonnière où j'ai beaucoup de plaisir à skier à nouveau la rampe Chauchefoin, en bonnes conditions, avec une traversée en béton mais au moins pas de risque que la neige se dérobe. La suite du couloir est globalement bien dure avec quelques passages poudreux dans la raide contre-pente en rive droite.
Arrivé au col des Aravis, je retrouve mon ravito et surtout Fabien venu m'accompagner pour la suite du voyage, c'est bon de pouvoir partager ça avec un pote (encore un immense merci!)!
D'autant qu'il adopte un rythme idéal dans la remontée à la porte des Aravis puis au Parossaz. Quel luxe de se mettre dans ses pas et de ne plus penser à rien. Il fait un bon cagnard dans cette face sud, il s'agit de s'économiser pour la suite. Une fois en haut, énorme boulette de ma part, je m'approche trop près du bord pour regarder les différentes options, et pensant être sur un rocher, je fais partir 10m de corniche. Autant dire que ça réveille et que ça appelle à la concentration!
La suite dans les combes qui pourrait se résumer à : monter, descendre, coller les peaux, décoller les peaux, mettre les crampons et rebelote. Ça enchaîne bien les remontées sont assez courtes, on croise du monde, on discute un peu, et on s'offre même le luxe d'une petite pause à la Roualle.
Arrivé en haut de l'Ambrevetta, et ayant fait une croix sur la NE de Tardevant pour cause de doute sur la neige et le remplissage suite au repérage du WE dernier, on se dirige vers le passage qui permet de basculer vers la Grande Forclaz. Une monstre corniche nous empêche de passer, pas trop envie de l'approcher celle-là! On a miséré 1/2h à chercher un passage crampons et piolet en main, dans de raides banquettes de neige ou de touffes d'herbes mais en vain. Gros coup au moral, il faut descendre toute la combe de Tardevant et faire une croix sur la Mamule, on prend déjà un bon bonus sur le D+.
On file donc au Charvet, et je me retrouve rapidement seul. Fabien botte comme un Russe et je l'abandonne lâchement pour rester dans le tempo et le timing. J'arrive au sommet du Charvet avec encore un peu de jus mais avec plus une goutte d'eau. La descente est meilleure que le WE dernier, il faut jouer avec les contre-pentes qui ont bien chauffées.
La remontée vers la Pointe Percée est brûlante, et il n'y a pas d'eau au refuge de Gramusset sur lequel je misais tout pour m'hydrater. Le haute de la Pointe Percée semble bien abîmé avec un passage rocheux, j'ai la tête qui tourne un peu, je suis seul, je joue la carte de la prudence, après avoir grillé un gros joker aujourd'hui et fini le périple au col des Verts en suçant de la neige. Petite déception de ne pas finir sur le culmen des Aravis, mais l'impression que la traversée est cochée demeure. Je rejoins ensuite Fabien à Gramusset avant de profiter d'une transfo parfaite jusqu'aux Troncs, où la ptite famille nous rejoint, avec des victuailles : LE PIED!!
Reste maintenant à trouver un autre projet bien débile...