Bishorn, Traversée St Niklaus > Zermatt

Et non pas de photos :o((

4 jours de libre, c'est pas tout le temps. Malheureusement la météo n'est pas très bonne, en tout cas au sud, et meilleure au nord. Ça tombe bien j'ai envie de Suisse, de beaux sommets et de grands glaciers. Direction donc Zinal, comme l'an dernier (avec une météo incertaine ça me rassurait de savoir où je mettais les peaux). Par contre on part pour une traversée beaucoup plus logique : St Niclaus > Zermatt. Je découvrirai donc le premier et le dernier jour.

Et bien comme l'an dernier, pas déçu du voyage. Certes la météo des deux premiers jour n'a pas été très bonne, mais pas assez mauvaise pour bouleverser nos prévisions.

Premier Jour, départ de St Niklaus par un petit télécabine à touristes qui nous monte à près de 2000. Appréciable, car sans ça c'est 900m assez raide, bien chaud, et ... à pied. Jungu, petit village déserté à cette période, charmant. De là traversée pour rejoindre Jungtal, puis longue combe pour rejoindre le jugtaljoch dans le brouillard, dont les dernières pentes sont en poudre. Courte descente vers le Brändjigletscher. Vers 3050, on profite d'une faiblesse dans la crête pour rejoindre en traversée le bas du Holstei Gletscher. De là, repeautage rapide pour Pipjilicke d'où on rejoint par une longue traversée Turmannhütte. Cabane bien pleine, on prend doucement nos marques.

Deuxième jour, il fait mauvais, mais il ne neige pas et la visibilité semble assez bonne. Départ 6h30 de Turtmannhütte pour le Bishorn. La plus grosse journée avec 1800 de D+. La remontée vers le Brunegggletscher est assez rapide, puis on bascule vers le Turtmann Gletscher qui semble bien bouché, et que l'on doit retracer. Sous le col de Tracuit la visibilité devient plus mauvaise, et le Bishorn est entièrement pris. On décide de forcer la chance. En montant on croise tout ceux qui en descendent, sans avoir pu atteindre le sommet. On crois en notre chance, et on a bien raison. Vers 12h00 on est au sommet. Certes c'est pas le grand beau, mais la visibilité est suffisante. A noter que 100m sous le sommet on se fait rattraper par deux compétiteurs, qui sont montés depuis Zinal en ... 3h45 🤢
Descente Sur le col de Tracuit et la cabane du même nom en bonne conditions. A la cabane on apprend que deux personnes sont tombés de 15 mètres dans une crevasse, en passant 10 mètre à coté de notre trace du matin. Une jambe cassée, ils s'en tirent plutôt bien... De notre coté ça fait bien réfléchir. C'est décidé, on remontera le glacier du lendemain (très crevassé de surcroit) encordés.

Troisième jour : Lourd plafond nuageux au lever, mais assez haut. La météo annonce meilleur pour la journée, et heureusement car c'est notre étape clé. Le début de la descente du col de Tracuit en neige dure est assez stressante, il ne faut pas s'en coller une de bon matin. Repeautage rapide pour le col du Milon, puis longue traversée "jour blanc" pour rejoindre le pied du très crevassé glacier de Moming, que l'on remontera donc encordés. Plus on monte, et plus il y a de la poudre. Alors qu'on attaque la dernière partie, on croise les premiers skieurs qui descendent du Blanc (ayant dormis à Grand Mountet). Magnifique trace, qui passe à un moment sur un pont de neige qui ne fait pas rigoler. On marche sur des Oeufs...

Au sommet du Blanc de Moming, le temps n'est pas si mauvais : le soleil perce à travers un ciel laiteux, il n'y a pas de vent. Prochaine étape : la traversée de l'arête du Blanc de moming en superbe conditions. Magique. Derrière on a une belle descente du Grand Mountet, au début poudre sur fond dur, puis très vite transfo moquette. Au refuge, à 13h30, on est les premiers, et on passe une belle après midi à contempler les 4000 qui nous font face. Le panorama est monstrueux.

Quatrième et dernier Jour : Grand Beau. Au programme, col Durand, mont Durand, Zermatt. Quelle étape ! Certes le denivilé reste modeste, mais quel cadre ! Il nous faut à peine 1h30 pour rejoindre la rimaye du Col Durand, et la on se retrouve face à une paroi presque verticale, en glace bleue, d'au moins 55 mètres (Dixit le groupe de suisses Allemands avec qui on a discuté au refuge, et qui en sont descendus le veille). Là j'ai pensé à Samivel : leur première, comment ils la font, comment ils la racontent. En fait ça passe presque en peau et en crampons alus 😉
Du col on rejoint le Mont Durand, par une pente de neige assez raide, et surtout en neige croutée, puis une courte et facile arête de neige. Que dire de la descente ? Après avoir négocié au mieux la raide partie exposée en neige croutée pour descendre du Durand, on profite d'une belle moquette pour rejoindre le plat du Hohwängletscher, puis courte remontée au point 3410, puis 200m de poudre et 1000m (oui, 1000m) de moquette dans le combe d'Arben, face au Cervin et à la dent d'Hérens. Fan-tas-tique.

Le retour à ski à Zermatt par les pistes, la traversée de la ville skis sur l'épaule et le train pour rejoindre St Niklaus boucleront ce raid de la plus belle façon. Y'a pas à dire, même si les banques Suisses sont grises, la neige y est bien blanche, les sommets magnifiques, et notre plaisir immense.


Une grosse pensée pour les 3 victimes (que je ne connaissais pas) de la pointe Joanne alors que l'on bouclait notre raid. La montagne est un milieu de contrastes. Même si elle vous offre le meilleur, elle reste dangereuse et peut aussi vous renvoyer le pire 🙁

Salut Jeroen (coucou à Manu en passant !),
Ce raid serait-il maudit pour les photographes ? Un laboratoire grenoblois dont je tairai le nom 😡 m'a détruit 6 pelloches (sur les 7 du raid) l'année dernière... Depuis je suis sérieusement passé au numérique, mais pour toi que s'est-il passé, problème de carte ?
En tous les cas, c'est vrai que le mot panorama semble avoir été inventé pour la vue depuis le Blanc ou la cabane du Grand Mountet... 😎 😎

pas grand chose à rajouter au récit de Jeroen, si ce n'est qu'il a omis de dire qu'on a failli prendre un gros but pour cause de panne sèche à l'aller 😜 , comme quoi l'expérience ne rend pas toujours plus prudent 😉
et je voulais aussi signaler un fait remarquable : il n'y a pas de ronfleurs dans les refuges suisses ! ils sont quand même bien dans ce pays 😄

Salut Marco!
Sinon je n'ai pas grand chose à ajouter ou trop...Un voyage magnifique en très bonne compagnie 🙄

Pas de photos, c'est une honte 🤢

Bah zut alors, on a dormi Dimanche soir au Grand Mountet et je ne savais pas qu'il y avait le célèbre Jeroen ce soir là. J'aurai aimé faire connaissance, dommage...
Sinon je confirme la beauté de ce site, on ne sait pas où regarder tellement c'est beau (nous avons fait Zinal-Mountet, Trifthorn en AR et Mountet-Zinal par le Blanc de Moming).
Quant aux ronfleurs dans les cabanes suisses, on ne peut malheureusement pas généraliser (il est vrai qu'il n'y en avait qu'un dans notre dortoir et qu'il était français... 😊 )

Salut Bens, pourtant il n'y avait pas grand monde ce soir là à Gd Mountet 😉
T'étais dans quel groupe ?

Oui c'est dommage, ça aurait été plus sympa que les discussions avec le groupe allemand avec leur col Durand en glace sur 60 m 8O

Un petit groupe de trois arrivés assez tard, vers 17h30 (on a mangé sur la première table à gauche en rentrant),.
Je met en ligne ce soir un premier jet de photos je t'enverrai le lien.

Cheveux un peu longs lunettes...? On était à l'autre bout, au fond à gauche en rentrant 😉 Chouette des photos!

ah bens !
c'est toi qui a négocié le ptit déj à 7h , c'est bien ça ? 😄
du coup nous aussi on l'a retardé un peu, merci 😉

J'ai envoyé à Jeroen le lien vers les photos (il fera suivre), comme ça vous verrez nos bouilles.
On a croisé vos trois allemands au Trifthorn mais eux avaient laissé leurs skis à la rimaye, dommage pour eux la descente depuis le sommet était top...