Départ : Bonneval sur Arc (1800 m)
Topo associé : Albaron, glacier du Vallonet en boucle
Sommet associé : Albaron (3637 m)
Orientation : N
Dénivelé : 7450 m.
Ski : 3.3
Sortie du dimanche 28 mai 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Globalement grand beau, chaud !!! (plus de 10°C aux refuges).
Dans le détail :
Jeudi : Beau et chaud
Vendredi : Couvert le matin puis beau et vent du nord modéré
Samedi : Couvert le matin puis beau et chaud
Dimanche : Beau et chaud, évolution orageuse l'après-midiEtat de la route : ok
Altitude du parking : 2040m
Altitude de chaussage (montée) : 2070m (pour les Evettes) - 2520m (pour le Carro)
Altitude de déchaussage (descente) : 2080m (pour les Evettes) - 2150m (pour le Carro sur le glacier des sources de l'Arc).
Activité avalancheuse observée : Nombreuses plaques parties en face nord, certaines très récemment. Encore pas mal de neige mobilisable en nord (petite Ciamarella notamment).
Conditions neige
Encore beaucoup de neige au dessus de 2500m environ. En nord, ça chausse entre 1900 et 2200m, en sud entre 2400m et 2600m. Le plat des Evettes contient encore beaucoup de neige, assez impressionnant !
Evettes
- Pas de souci pour l'A/R au refuge pour faire toutes les courses au dessus.
* Couloir de la pointe de Bonneval : Semble ravagé par les coulées.
* Tour de la pointe de Bonneval : Ca ne passe plus en sud, déchaussage obligatoire pour rejoindre le fond du vallon sous le col de Séa (20m samedi, mais ça va vite empirer).
* Tour de l'Albaron par le glacier du Vallonet : Le goulet est ravagé par de vieilles coulées mais avec la chaleur, c'est mou. Ca passe encore sans déchausser. C'est l'endroit où la neige descend le plus bas (1900m sur les pistes). La remontée vers le refuge des Evettes est partiellement déneigée.
* Grande Ciamarella face Nord : En glace.
Carro
La montée est bien sèche (sud) on peut chausser vers 2450m, en suivant le chemin, plutôt 2550m.
* Ouille Noire et Grande Aiguille Rousse face sud : Ca chausse vers 2500m. La suite semble bien enneigée pour ces deux sommets.
* En basculant sur le glacier des sources de l'Arc, Rive droite, déchaussage rapide (2400m), rive gauche, en tirant bien sous les Ouilles du Trièves, on déchausse au niveau de la Duis. Prévoir la bouée et les palmes pour traverser la rivière en furie (on a bien galéré...).
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Jeudi : Petite Ciamarella haut | 3534 - 3300 | NE | 13h30 | 20/?? | Poudre | Encore de la poudre dans cette face 5* |
Jeudi : Glacier | 3300 - 2800 | N | 13h45 | 10/?? | Moquette | Belle moquette 5* |
Jeudi : Bas | 2800 - 2500 | N | 14h | 20/150 | Transfo lourde | Un peu trop lourd 2* |
Vendredi : Haut du Glacier | 3600 - 2900 | NE | 11h | 10/??? | Moquette | Belle moquette 5* |
Vendredi : Goulet | 2900 - 2200 | N | 12h | 20/50 | Transfo lourde | ça skie 2* |
Samedi : Francesetti | 3425 - 3200 | NW | 8h30 | 2/?? | Moquette | Étonnamment bon ! 5* |
Samedi : Col de la Disgrâce | 3300 - 2800 | SW | 9h30 | 10/?? | Moquette | Très bon sur le haut 4* |
Samedi : Col de Séa | 3094 - 2600 | NW | 11h30 | 10/??? | Moquette | Bon 4* |
Dimanche : Levanna Occidentale | 3593 - 2750 | W | 9h00 | 0/??? | Dure | Début de décaillage, excellent 5* |
Dimanche : Col perdu | 3290 - 2150 | W | 12h | 20/??? | Transfo lourde | Bof 2* |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Jeudi : Ecot - Evettes - Petite Ciamarella - Evettes D+1800m / Vendredi : Albaron en boucle par l'arête sud-est et le glacier du Vallonet D+1750m / Samedi : Pointe Francesetti - Pointe de la Disgrâce - Tour de la pointe de Bonneval - Evettes - Ecot - Refuge Carro D+2400m / Dimanche : Carro - Levanna Occidentale - Col des Pariotes - Lac des sources - Col Perdu - L'Ecot D+1500m
Un week-end de 4 jours mais une chaleur de plein été. Glad' ne veut pas ranger les skis, il faut donc trouver quelque chose à réaliser. Ne pas faire de la brasse coulée, tel est l'objectif du Week-end...
On connait très peu la Hte Maurienne, Mise à part un début de saison au col de l'Iseran : www.skitour.fr/sorties/ouille-noire,73045.html, nous avons toujours boudé ce coin (peut-être à cause de son éloignement de Grenoble).
Tout l'hiver, les chutes de neige ont inondé ce coin magnifique, ne laissant ,sur Grenoble, que des miettes. C'est l'occasion rêvée d'aller voir ce qu'il reste des chutes de neige gargantuesques. En arrivant sur place, premier constat, il y a du stock.
Reste à choisir les itinéraires. Nos sacs chargés de nourriture pour 4 jours nous orientent vers un raid en étoile plutôt que de l'itinérance. De toute façon, il y a tellement de sommets autour des Evettes que nous ne nous ennuierons pas. Voici le récit d'un merveilleux week-end dans les Alpes Gréés :
Jeudi, après 550m de galère (il faut bien le dire) et avec des sacs de 25kg environ (plus de la moitié du poids de Glad !), nous arrivons enfin aux Evettes. Rencontre sympathique avec 3 Mauriennais en partance pour la pointe Francesetti. Il est alors 8h30, vu la chaleur, il nous faut aller au plus court. La Petite Ciamarella est là, droit devant nous. On sera rentré pour 13h, pensons-nous. C'était sans compter sur ce foutu plat entre le refuge et le glacier du même nom. Sans déconner, je croyais qu'il n'y avait que les Ecrins qui avait des vallée interminables ! Il nous faut 30min aller et presque 30min retour pour traverser ce plat (et le mot est faible). En 3 jours, nous finirons par nous y habituer.... La neige est déjà bien transformée. On continue de monter tant que la transformation reste limitée. Sur la Ciamarella, plus on monte et plus la transformation est légère, tant mieux. 11h30, un skieur descend du sommet de la petit Ciam, la descente semble bonne. Ces virages marquent bien : Poudre ou transfo ?. On continue en ski/couteaux jusque sous le rocher côté 3491m puis ski sur le sac. Nous avons la surprise de brasser dans 20 à 30cms de poudre. Au sommet, nous croisons deux skieurs du DSA. Ils ont eu l'amabilité d'attendre que nous finissions de monter pour descendre, merci à eux. Au sommet à 13h30, nous ne traînons pas. Début de descente fabuleuse dans une poudre réchauffée au dessus du sérac puis, sans transition, nous skions de la moquette excellente. Les virages s'élargissent et la vitesse augmente, c'est excellent. On profite jusque 2800m. Ensuite ? c'est brasse coulée mais on s'en fout, la meilleure partie était au dessus. Chaud retour sur le plateau et peaux en forme d'éponge à l'arrivée aux Evettes. L'après-midi sera l'occasion d'une sieste au soleil et farniente. Le refuge fut quasiment plein ce soir là avec 19 personnes, tous skieurs.
Vendredi, nous sommes 3 groupes à nous élancer pour l'Albaron. 9 personnes au total. Fort de notre expérience du plat, nous anticipons le réveil à 5h. Un regard dehors, c'est bâché, le moral en prend un coup... Le regel est faible voir inexistant sur la plateau... Temps de m****. Durant la traversée du plat, le ciel se dégage comme par enchantement, l'ensemble des sommets s'éclaire. Instant unique de pur bonheur, on est bien là-haut... Nous suivons un groupe de trois parti 30min avant nous. Il nous ferons la trace jusqu'à la Selle. Nous les croiserons de nouveau au sommet, merci à eux. L'Albaron prend le soleil immédiatement et malgré un horaire plutôt matinal (8/9h), la face est déjà bien transformée. L'arête est en bonne condition. Cela permet à Glad de travailler son franchissement d'arêtes et son appréhension de ce type d'exercice. Nous nous encordons plutôt long pour pouvoir protéger. L'arrivée au sommet fut autour de 10h45. Petit échange avec le 1er groupe. Nous observons également le dernier groupe arrivant à la Selle, ils s'arrêteront là (horaire trop tardif). Rappel de 20m facile à poser (anneaux en place). La corde de 50m est largement suffisante. Pour le début de la descente, Le haut du glacier est vraiment plat mais les paysages sont grandioses ! La suite se descend mieux et est en excellente moquette. la pente plonge bien et l'ambiance entre les barres rocheuses et séracs est gigantesque. Le goulet apparaît, il est bien rempli mais que c'est mou ! Ca m'a, ainsi, valu une belle chute. Sur le plat, la chaleur est accablante. Repeautage vers 2200m. Je pars devant. Au bout de 30min, je me retourne, Glad a disparu.... Mince, où est-elle ? Ces peaux ne collent plus. Ce fut une galère pour elle, cette remontée au refuge... 14h, enfin arrivés au refuge, boucle remarquable que nous recommandons. Ce soir là, le refuge est un peu moins plein, une dizaine de personnes.
Samedi : La journée la plus ambitieuse et la plus longue du périple ! 2400m de D+ sont au programme. Départ au même horaire que la veille, direction la pointe de Francesetti. Le regel est meilleur mais le sommet est dans les nuages. La montée est directe et efficace. Le sommet est atteint peu après 8h. Nous ne nous attardons pas du fait du froid et du vent du nord fort. Nous pensons à une descente difficile sur neige dure. Pas du tout, bonne neige moquette sur fond dur pour ces 250 premiers mètres. Remontée vers la Pointe de la Disgrâce à 3296m. Glad renoue avec ces problèmes de peaux. Descente en sud excellente de nouveau jusqu'au ressaut à 2800m. Ici, la neige se fait rare et la moraine est franchie à pied. Après une pause de 30min à l'abri des Séracs pour faire sécher les peaux, nous entamons une chaude remontée vers le col du Séa. On arrive à 11h au dit col rafraîchi par un bon vent du nord. La descente est superbe jusqu'au plat avec une neige moquette à point ! On récupère, par la suite, les affaires au refuge puis on commence à descendre vers l'Ecot. Le paysage est magnifique, je veux prendre une photo... Mais où est l'appareil ? Laissé sur une pierre à côté du refuge !! C'est malin tient. Allez, on pose toutes les affaires, Glad m'attendra aussi. remontée express vers le dit caillou. L'appareil est là, il m'attend sagement, ouf... Après cet incident, la descente sur l'Ecot se fait sur une belle neige de névé. Nous suivons alors un car d'Italiens (au moins une quinzaine), A croire qu'ils ne se déplacent qu'en meute ! A l'Ecot, nous prenons notre temps, nous posons le surplus d'affaires à la voiture avant de repartir pour 2h30 de montée vers le refuge Carro. Les sacs sont lourds, la fatigue se fait sentir. Glad, comme à son habitude sur terrain sec, galope, je n'arrive même pas à la suivre... La neige est haute, trop haute ! Nous ne chaussons qu'à 2520m d'altitude, j'ai, ainsi, dû perdre 20l d'eau dans cette remontée. A 17h on est enfin au refuge, très belle construction dans un cirque magnifique fermé, entre autre, par les Levanna. Nous n'avons pas d'autres randonneurs avec nous ce soir là. Nous profitons de la terrasse baignée par le soleil. Dommage qu'il fasse passer par la fenêtre pour y accéder, la porte étant verrouillée. A l'intérieur du refuge, la température est agréable, nous avons ainsi dormi en T-shirt.
Le lendemain, la fatigue est présente et nous revoyons nos projets à la baisse. Nous partons tôt pour anticiper le pic de chaleur annoncé. Peu ou pas de regel à 2750m, la trace est galère. Au col des Pariotes, la neige a mieux regelée. Nous atteignons le sommet de la Levanna à 8h, quelle vue ! C'est incroyable ! Surement la plus belle du week-end, on se croirait en plein vol ! L'expo pour accéder au sommet est un peu trop fort et nous préférons réaliser les 30 derniers mètres à pied. La descente est de nouveau très bonne jusqu'au col des Pariotes. Par la suite, le manque de regel rend le ski physique. Dernière remontée vers le col Perdu interminable avec ce long plat. Ainsi, en descente, nous avons dû faire 10 virages jusque vers 2700m... Retour sur le plancher des vaches à 13h, dernière pause déjeuner et retour à l'Ecot à pied. La boucle est bouclée. C'est quand même beau la Hte Maurienne.
*** photos ce soir, plus de 500 photos à trier... ***