Départ : Le Bettey (1320 m)
Topo associé : Aiguillette des Houches, Combe de la Vogealle
Sommet associé : Aiguillette des Houches (2285 m)
Orientation : NW
Dénivelé : 1150 m.
Ski : 3.3
Sortie du samedi 23 décembre 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau, quasi pas de vent, iso 0° 2100m en hausse.Etat de la route : un peu de neige, cela passe tranquille en pneus neige
Altitude du parking : 1320m
Neige alourdie versant sud jusque vers 2000m, avec regel avant l'arrivée du soleil mais bon grip. Le final plus raide est lustré par les passages.
Neige croûtée en versant W (ou un peu ravagée par les coulées de surface), puis poudreuse froide (trafolée dans la Combe) en versant N jusqu'à 1650m.
Bordercross de retour damé, en bon état.
De visu: le versant E de la combe avait l'air en neige carton.
Altitude de chaussage (montée) : 1320m
Altitude de déchaussage (descente) : 1320m
Activité avalancheuse observée : RAS.
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu (par jpc)
Départ compliqué, il faut se faufiler entre les 4x4 russes, italiens ou néerlandais et les poids lourds ardéchois, mais j'émerge de la mer de brumage, et découvre ce charmant village de Coupeau, jusqu'au parking… plein. 300 millions de mecs ont eu la même idée géniale que moi —ce qui a pour seul mérite d'inviter à la modestie. Et s'impose à moi cette chanson de Ricet-Barrier, chanteur à la voix fort peu suave mais aux paroles désopilantes.
Nous sommes 300 millions massés au portillon,
trop serrés pour remuer, trop tendus pour penser.
Une seule idée en tête : la combe, la combe, la combe !
Quand on sera au col, ce sera la ruée
la vraie course à la mort, la tuerie sans passion.
Un seul gagnera, tous les autres mourront !
Même pas numérotés, seul un instinct nous guide,
on nous a baptisés : les spermazozoskis.
ça y est, c’est parti, la trace est ouverte, c’est la suée au dehors,
Ne pas s’affoler, ne pas s’affoler, sinon c’est la mort
Pas partir trop vite, la distance est longue, faut pas s’essouffler,
Déjà les premiers ont été massacrés, bousculés, piétinés.
La mort vient dans le dos, le croche-pied vicelard et le piétinement.
Le leash bien en main j’en vois un qui se rapproche, je l’attends…
Dès qu’il est à portée, je me retourne et vlan, d’un coup de leash je le descends
C’est la règle du jeu, la moindre pitié entraîne la mort.
Sacré nom de Dieu, un bâton vient de siffler juste derrière mes oreilles !
Mais je dois être cinglé pour philosopher dans un moment pareil…
Le leash tournoyant je cavale à mort pour me dégager
Le danger écarté, je reprends mon train, faut pas s’énerver
Glisser, glisser, glisser !
Farter, farter, farter !
Ceux qui ont la rage de vivre, il n’y a que ceux là qui tiennent
Maintenant on ne se bat plus, oh ce n’est plus la peine
Les mecs tombent un à un, gelés avant d’avoir touché le sol
Exténués, épuisés, vidés, rincés, ras-le-bol.
Et soudain elle est là devant moi, cette Aiguille merveilleuse,
J’arrive, ma toute belle, encore un petit effort !
Mais non, 6 mecs m’ont précédé, tellement fatigués qu’ils ne trouvent pas l’entrée
Je leur tombe dessus, les écrase, les bouscule,
Je les pousse dans la combe et j’entre dans le couloir.
Que c’est beau ! que c’est beau !
J’entre dans un paradis,
elle est là cette chienne de poudre
Pendant 900 mètres, entre elle et moi,
ce sera l’eden, le nirvana.
C’est merveilleux la descente
ça commence par des vacances,
Que c’est bon ! Que c’est bon !
Ouais !
Je vais en jouir à plein, ces 900 mètres sans problème,
Parce que les autres, les vaches, ils m’attendent à l’ordi
Tous les autres vainqueurs, ceux qui sont déjà rentrés,
ils m’attendent sur Skitour, pour voir qui sera le plus fort.
Ouais, quand je rentrerai la sortie il n’y aura plus de vacances,
Pendant toute la saison, la bagarre recommence…
A part cela, que c'est bon de lézarder au soleil, face à Bionnassay, Goûter et toute la famille des Aiguilles de Chamonix… :-).
Certes, les grincheux auront beau jeu de dire que j'exagère : on ne fait pas tenir 300 millions de skieurs dans une vingtaine de voitures. OK, mais l'imagination, ce n'est pas l'arithmétique. Et comme ce fut pas tant bon, la chanson avait du bon… Raison pour laquelle, je me suis offert un petit extra dans la bonne poudre du bas de la combe