Départ : Les Hières (1780 m)
Topo associé : Aiguille du Goléon, par le glacier Lombard
Sommet associé : Aiguille du Goléon (3427 m)
Orientation : T
Dénivelé : 2200 m.
Ski : 3.3
Sortie du dimanche 5 mai 2013
Conditions nivologiques, accès & météo
1er jour : beau puis quelques nuages
2ème jour : beau en début de matinée, puis voilé, puis couvert avec chute de neige/pluie en début d’après-midi (14h)Etat de la route : Dégagée jusqu'au parking de ValFoide
Altitude du parking : 1870m
On a eu le droit à de la bonne moquette 4 voire 5* tout le week-end. Parfois un peu plus profonde, en fonction des expositions.
Petit bonus de poudre (un peu lourde) dans le couloir de l'Aiguille du Goléon mais excellent à skier.
Altitude de chaussage (montée) : 2320m
Altitude de déchaussage (descente) : 2300m
Activité avalancheuse observée : Nombreuses purges en cours sur les face W en face du refuge du Goléeon
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par Arno74)
Avec Lucie
1er jour : ValFroide - Cruq des Aiguilles - Roche du Vn - Refuge du Goléon / 2ème jour : Refuge - Aiguille du Goléeon - Roche du Vallon - Cruq des Aiguilles - Valfoide
Jour 1
Week-end à La Grave pour signer ce début Mai. l'occasion pour Fabienet Lucie, de découvir d'un peu plus près ce joli spot de rando! Y a quand même une petite tirée en Caravelle depuis le 74, mais l'avantage c'est qu'on va vers le beau !
Petite pause au Sherpa de La Grave, histoire de se faire un 2nd petit dèj avant la rando et de constater que la Meije envoie déjà du gros avec son plâtre 1er choix !!
Direction Hieres, ensuite, puisque l'objectif du week-end, c'est le Goléon. La route est complètement dégagée jusqu'à Valfroide... tant mieux.
Petit dèj donc et il est temps de faire un choix sur l'itinéraire de montée au refuge.... autant dire que la "voie normale" n'est pas très engageante avec ces morceaux de névé sales au niveau du verrou... portage garanti... mmouais. Quitte à porter, est-ce qu'on irait pas se faire ce petit col là-haut avant de descendre sur le refuge?? Quelques hésitations tout de même, parce que la neige est haut, mais finalement projet validé. On montera donc au col du Cruq des Aiguilles... et plus si affinités...
C'est parti pour une session portage au milieu des crocus. On suit vaguement une piste, on aperçoit un troupeau de bouquetins au milieu des névés, ainsi qu'une autre bestiole : trop gros pour une marmotte, trop court sur pattes pour un bouquetin... loup, lynx, renard... le mystère restera et reste toujours entier...
Après 500m de dénivelée à porter dans le tiède mais face au magnifique panorama dégagé des Agneaux jusqu'aux 2 Alpes, on atteint les névés... pour ne plus les quitter. Lucie est enchantée, elle va pouvoir enfin chausser les skis ! D'ailleurs elle part devant et enchaîne les conversions... 1h qu'elle attend ça aussi, forcément !!
La montée au col est tranquille, et la neige porte bien, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. On est accompagné par environ personne et c'est dans le calme absolu qu'on atteint le Cruq des Aiguilles. Et puis comme on est assez tôt et que la neige est encore assez bonne on décide de monter un peu haut, à la Roche du Vallon.
Casse-croûte au sommet, puis on attaque la descente ! On débute avec un peu de gros sel, c'est un peu lourd mais ça passe. Puis la moquette s'adoucit pour nous permettre d'enchainer des petites godilles qui font bien plaisir. On retrouve un peu de neige lourde juste au-dessus du refuge, mais bon globalement bon plan, d'autant qu'on nous confirme que le portage est assez long en passant par la voie "normale".
Pas grand monde au refuge - le portage en a refroidi certains - hormis un couple qui est descendu de la Pointe Salvador et qui, comme nous, ira au Goléon le lendemain.
Session rangement/séchage puis on termine le casse-croûte au soleil, face à la Meije. On embraye ensuite sur l'activité désormais classique de nos "séjours" en refuge : le combo bière / jeu de dés !! Il est encore tôt... faut bien s'occuper ! Après 3 parties, Fabien décide de lancer les hostilités en ouvrant le Muscat... en même temps, il l'a monté au refuge, faut bien le boire !! En tout cas le e claquement du bouchon qui sort du goulot ramène du monde !! Enfin, on leur en a un peu proposé aussi !! Bref, autour de la table, ça discute expé, CamptoCamp, etc... pendant qu'on nous sert un excellent repas !!
2 ou 3 petits détours dehors pour prendre des photos du coucher de soleil, et constater que ça caille et qu'il fait meilleur près du poêle, et c'est l'heure de gagner le dortoir... à 5 dans tout le refuge, autant dire qu'on ne se marche pas dessus !!
Jour 2 :
Grosse, grosse nuit, avant qu'à 5h15 Bob "remember"... Aïe aïe aïe... "le plus dur c'est de se lever"... ouais je confirme... j'aurais bien dormi qq heures de plus... mais bon, on parvient quand même à s'extirper du lit. Préparation, petit dèj rapide, puis re-préparation.
On décolle alors que le soleil est à peine levé - le veinard !! les autres personnes, elles sont déjà parties devant, donc on suivra leur progression de loin.
Côté météo, c'est mitigé. Il fait encore beau au-dessus du secteur, mais c'est déjà voilé dans le Briançonnais... pourvu que ça tienne.
On remonte donc le long vallon, pour constater que le regel de la nuit a été plutôt bon, seule une fine couche de neige est "libre" en surface... ce qui n'est pas forcément plus mal, d'ailleurs.
On émaille la progression de petites pauses et on surveille de près la météo. Ça se voile de plus en plus, mais pour l'instant ça tient... Lorsqu'on prend pied sur le glacier Lombard (enfin on imagine parce que c'est plutôt gavé de neige) on veut se faire un petit check d'itinéraire. Fabien sort donc la carte... ah non, enfin il a eu l'intention de la sortir, mais visiblement elle est restée au chaud au refuge... ce qui tombe plutôt mal, comme on ne voulait pas passer par le refuge à la descente... Bref tant pis, on se débrouillera.
Nous voilà alors sur le glacier, la trace est faite, un peu raide mais faite et on aperçoit les différents couloirs qui mènent à l'Aiguille. Objectif en vue, montée tranquille... puis non... fringale... qui me latte littéralement et me coupe les jambes... ça va je viens pas de manger un petit truc y a 10 minutes? Bon, je pose tout et je tombe une tablette de chocolat et une barre... effectivement j'avais la dalle...
Je rejoins ensuite Fabien au pied d'un des couloirs, dans lequel grimpe le couple qui était au refuge avec nous. On hésite... celui-là ou celui encore plus à gauche... bon finalement la trace est plutôt bien faite dans celui-là... dans l'autre aussi apparemment, mais je le sens moins... donc on met les skis sur le sacs et on monte.... assez rapidement d'ailleurs.
Lucie nous attendant un peu plus bas, on est à 4 au dessus du couloir. Nous n'irons pas plus loin, le sommet est accroché et le ciel se charge de plus en plus... On descend ensuite un par un ce sympathique couloir rempli de poudre, un peu lourde, mais ça passe très bien !
Puis c'est la descente du glacier : tout le monde se régale de cette moquette, sur laquelle il faut encore tout de même se faire un peu léger... encore... parce qu'ensuite dans le vallon, c'est cadeau... limite Noël avant l'heure !! Fine moquette, sur un fond bien dur... excellentissime !!
Et c'est comme ça jusqu'au refuge Carraud, vers lequel on s’arrêtera avant de remonter vers la Roche du Vallon, histoire d'aller chercher le col. On quitte les peaux pour le week-end au-dessus du col, puis on plonge, direction la voiture. En attendant, la météo s'est sérieusement gâtée, puisque question paysage, c'est le strict minimum et il se met à pleuvoir... donc, oui, il est temps de descendre.
La descente du Col est du même acabit : moquette, moquette et encore moquette... le bonheur !! Tellement, qu'il faut bien aller chercher l'ultime langue de neige !
Puis c'est la descente, sous un léger et aléatoire crachin, skis sur le sacs (2 paires même pour Fabien, histoire qu'il ne lui reste pas une épaule de valide!!), au milieu des prés, des crocus, et salués une dernière fois par la faune locale !!
Fin du week-end... une réussite... sur tous les plans... même si, OK, on n'est pas tout à fait allé au sommet... et même si, on aurait carrément apprécié une descente du Cruq des Aiguilles, face à la ne Meije dans le soleil, plutôt que dans la crasse... mais bon, faut pas trop en demander non plus !!