Départ : Les Audiberts (1498 m)
Topo associé : Aiguille d'Orcières, face Nord
Sommet associé : Aiguille d'Orcières (2793 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1300 m.
Ski : 3.1
Sortie du mardi 21 mars 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
mer de nuage dans la vallée le matin, temps frais agréable, juste un petit zéphir, quelques nuages côté Réallon n'osant cependant pas dépasser la crête - nuages plus sérieux vers l'ouest au moment de la descente vers 12hEtat de la route : RAS
Altitude du parking : 1498m
Altitude de chaussage (montée) : 1600m avec 1 seule interruption, les autres se négocient encore facilement en marchant sur les aiguilles de mélèzes (montée par le sentier d'été qui est fléché au lieu dit "Les Issarts")
Altitude de déchaussage (descente) : idem mais sans déchaussage car j'ai pris par la forêt sans suivre le tracé du sentier
Activité avalancheuse observée : néant - par contre, vu depuis la descente sur les Audiberts, une grosse coulée descendue de l'Autane
Neige restée relativement dure jusqu'à une centaine de mètres avant l'entrée dans la forêt. Bien molle en forêt.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
topo
Lettre à Madame, Monsieur, le Maire d'Orcières
Madame, Monsieur,
C'est une lettre de doléances (mais pas que) que je me permets de vous adresser.
Hier, j'ai eu le privilège de randonner avec quelques uns de vos administrés (et pas des moindres!). Dans un élan de bonté, dont je ne suis pas coutumière, j'ai accepté d'aller à La Coupa alors que je voulais aller à l'Aiguille à la seule condition que l'Aiguille soit réservée à mon usage exclusif ce jour. L'amour de la montagne, voyez-vous, c'est comme les autres amours, il peut arriver qu'on les veuille exclusifs. Je sais, ce n'est pas bien et j'aurais pu faire un effort. Mais atteindre des sommets, exige pour moi déjà tant d'efforts qu'il ne fallait pas m'en demander plus aujourd'hui.
Habituée à ce que mes désirs soient des ordres, j'ai chargé un dénommé pilippe05 de faire le crieur de rue afin que mon souhait soit connu de toute la population et je pensais que cette publication serait confortée par un arrêté municipal temporaire (il faut compter 6h pour un A/R pour une promeneuse comme moi) que vous ne manqueriez pas de prendre.
C'est donc en toute confiance, et sans penser à passer chez le coiffeur auparavant, que j'ai pénétré ce matin dans le bois de Girardet, à une heure sublime où vous étiez sans doute encore dans les bras de Morphée (ou de quiconque d'autre).
Quelle ne fut pas ma surprise de voir 3 chevreuils, apparemment inconscients d'être hors la loi, me couper le chemin. Mais jusque là, rien à dire, après tout, ils sont chez eux et si gracieux, on leur pardonne tout.
Jusqu'au dessus de l'infâme bosse saisie au ciment prompt, j'ai goûté ma solitude si on peut appeler cela «goûter» quand chaque conversion réussie tient du miracle. Une fois hors de danger (enfin apparemment et provisoirement), j'ai eu le malheur de jeter un coup d'oeil vers l'aval et ce que j'ai vu m'a sidérée : j'étais poursuivie par un contrevenant solitaire. Choquée par une telle incivilité, j'ai cependant poursuivi vaillamment mon chemin. Je n'étais pas au bout de mes surprises. Il me restait à peine 400m et 2 autres individus ont fait leur apparition, surgis de nulle part.
Si vous aviez le moindre souci des deniers de votre commune, vous auriez contrôlé l'application de votre arrêté et vous auriez pu verbaliser gros : circulation sur itinéraire réservé, circulation sans pneus cloutés pour l'un, dépassement par la droite et sans clignotant.
Je ne vous donnerai pas de noms, je suis peut-être ch....., mais pas rapporteuse. Je ne les connais d'ailleurs pas, mais j'ai des moyens de le savoir. Et en plus, ils étaient sympathiques. Il y en avait même un que je connaissais. Et puis, les nuages avaient respecté mon souhait : ils sont restés sagement en bas. Donc, ma colère est tombée.
A part ça, je vous félicite pour la tenue de votre jardin. L’hellébore y fleurit gracilement et les allées, tapissées d'aiguilles de mélèze, sont douces aux pieds fatigués. Bien sûr, vous n'avez pas encore eu le temps de ratisser toutes les branches qui traînent et je vous souhaite bon courage. Ce que vous auriez aussi pu faire pour augmenter mon agrément, c'est de faire passer le sèche-cheveux cette nuit sur cette trace archi-glissante pour la ramollir. En haut, ça allait mieux mais c'est le soleil qui s'est chargé de ce qui, normalement, relève des prérogatives de votre service de voirie.
Ah, dernière chose, je voulais me fendre d'un petit poème et signer de ma plus belle plume dans le carnet caché dans la boite métallique, elle-même cachée dans le cairn sommital, mais j'en ai été empêchée par les gros blocs que quelque facétieux a posé sur la dite boite. Etant venue pour faire du ski et non de l'haltérophilie, j'ai laissé, la mort dans l'âme, une page vierge dans le carnet et me suis contentée, dans un ravissement sans nom, de mettre ma signature sur les champs de neige à peine revenue.
Bien cordialement et sans rancune.