Départ : Chamrousse (Roche Béranger) (1750 m)
Sommet associé : Croix de Chamrousse (2250 m)
Orientation : W
Dénivelé : 1050 m.
Ski : 1.2
Sortie du vendredi 26 avril 2024
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : 3° au départ - 7° au retour - couvert - venteux - peu de visibilité - vent froid
Conditions nivo et activité avalancheuse : RAS
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Allons donc voir au plus près ce qu'il reste de leurs orgies. Direction Chamrousse, je n'y ai pas encore mis les spatules cette année et hier ça ne devait pas manquer dans le secteur ; tout à fait factuellement, deux contributeurs dithyrambiques ont eu chacun une part de responsabilité à mon malaise cardiaque.
Le départ de Bachat-Bouloud est glauque mais encourageant. Aucun portage. Je chemine sans stress excessif sous les télésièges qui se balancent nonchalamment sans doute pour tromper leur ennui, le long d'une guirlande de canons à neige paraissant méditer sur la pertinence de leur présence. Rien de bien excitant. Pour trouver quelque chose de positif à ma propre présence ici, je savoure l'idée de parcourir cet itinéraire dans l'aura de personnalités remarquables qui hantent souvent les lieux : déniveleurs frénétiques, répétiteurs énigmatiques, chasseurs de couloirs acrobatiques, arpenteurs nostalgiques et j'en oublie. Mais la diversité des pratiques me fascinera toujours. Entre deux pensées tenaces ou fugaces, mon regard inspecte l'horizon : circulez, que du gris à voir. J'obtempère.
Les sièges du TSG des Amoureux (4 places...) pendouillent aussi lamentablement que les autres mais la gare d'arrivée me procure – ainsi qu'à 3 ou 4 autres naufragés de station – un abri presque confortable. Mes rêves de Vans ne sont pas loin de se transformer en cauchemar de vents. La descente sur les lacs Robert n'est même pas visible. Oublions donc ce projet fou pour le moment. Mais gardons confiance. Il reste bien du temps, descendons une première fois, peut-être que MF arrivera à fournir les éclaircies annoncées.
La descente est presque agréable, la maigre chaleur diffusée sporadiquement par un ciel blafard arrive à attendrir les trafoles des collègues chanceux de la veille et le vent a chassé les miasmes exhalés dans l'euphorie de leur griserie. La mienne de griserie est cependant moyenne.
Mais ce qui tombe ne doit pas m’empêcher de m’élever. Avec un regain d'énergie, j'affronte les éléments à présent bien plus calmes. Ce n'est qu'au niveau du poste de secours que le vent se souvient de ce qu'il a à faire. Un peu plus haut, un skieur qui ne connaît pas les lieux, s'est fourvoyé et remonte. Il est bien content de tomber sur une sorcière des neiges pour le remettre dans le zigzagant chemin. Au sommet, on ne voit toujours rien, le vent continue son travail de Sisyphe et déjà de petites congères se forment. Basta !
Au moins, « j'aurai pris l'air » comme ils disent mais franchement non ce genre de sortie n'est décidément pas ma tasse de thé.