Départ : Super Sauze (1700 m)
Topo associé : Le Chapeau de Gendarme, versant NE
Sommet associé : Le Chapeau de Gendarme (2685 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 1000 m.
Ski : 2.3
Sortie du mardi 23 avril 2024
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : Température négative au départ avec ciel clair se couvrant à mi-journée avec giboulées de neige puis retour d'éclaircies
Conditions nivo et activité avalancheuse : coulée assez récente, peut-être de la veille sous le Brec Second - rien le temps de la sortie
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
4e journée ubayenne en solo. B. a des obligations humanitaires, excuse imparable, quoique, ne suis-je pas une humaine moi aussi ? P. est dans ses préparatifs pour un trip de 10j avec mon ennemi juré, je veux dire le vélo, arrgh !
Mais qu'importe. Au vu du bulletin météo qui annonçait la pluie pour midi, j'étais déjà résignée à l'acceptation d'un jour sans ski. Au réveil, je lis sur mon téléphone « ciel couvert » ; je regarde par la fenêtre (c'est toujours ceci qu'il convient de faire en premier, soit de faire tout court), le ciel est entièrement dégagé ! Bravo les météorologues du 04 ! Mais, il faut croire que les ubayens sont, malgré leur évidente réticence à m'accompagner, des gens extraordinaires : il a suffit que j'exprime la veille le souhait – disons plutôt que j'ai exigé...- d'avoir un décor mieux éclairé, qu'ils ont tracé au-dessus de Faucon de Barcelonnette un large cercle d'azur, laissant les nuages là où ils doivent être c.à.d. ailleurs. Mais c'est bon ça, pour un Chapeau de Gendarme !
La station de Super Sauze fait peine. Un désert avec à ses pieds des terres arides que même les crocus ont du mal à percer. Faisons donc vite marcher les nôtres de pieds pour sortir de ce marasme qui vous saperait rapidement le moral si vous vous laissiez faire. 200m plus haut, je peux sérieusement chausser. A partir de là, la neige, ce n'est pas ce qui manque.
Mais à partir de la cabane de la Goutta, je me rend compte que les nuages aussi risquent bientôt de ne plus me manquer. Les efforts des ubayens n'ont pas été excessifs...Je garde cependant confiance. Comme on dit chez nous « il ne faut pas pleurer avant d'être battu ». Au replat à 2200m, j'ai toujours encore les lunettes de soleil sur le nez et il reste à peine un petit 500m de D+. Je regarde la pente qui se raidit bien comme il faut et je me dis « de 2 choses l'une : ou cette pente est en neige dure et c'est mort pour moi, ou elle a décaillé et c'est dans la poche. Et, triple coup de chance : le soleil matinal n'a pas chômé, le soleil de mi-journée s'éclipse petit à petit ce qui ralentit la cuisson et par-dessus le marché, la veille, quelqu'un a pris soin de faire une trace exactement adaptée à ma morphologie. Je dois une reconnaissance éternelle à cet(te) inconnu (e).
Dernier gag, car il en faut bien un pour clôturer un si beau séjour : le BOA de ma chaussure D est cassé et je me retrouve dans cette station déserte en bataillant 10 bonnes minutes avant de pouvoir extraire mon pied. Il faut croire que toutes les Eve, quelle que soit leur tenue, ait un jour des embrouilles à cause d'un serpent....
Sur la route, je repère un cadran solaire rénové qui me prévient « Fugit Tempus ». Pas la peine de me le dire : je sais qu'il est déjà 14h passées.