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Pointe Ronde : ce coup-ci, un échec parfaitement réussi 
Massif : Mont Blanc
Départ : Col de la Forclaz (1526 m)
Topo associé : Pointe Ronde, Normale N
Sommet associé : Pointe Ronde (2700 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 790 m.
Ski : 2.1
Départ : Col de la Forclaz (1526 m)
Topo associé : Pointe Ronde, Normale N
Sommet associé : Pointe Ronde (2700 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 790 m.
Ski : 2.1
Sortie du mercredi 10 avril 2024
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : - température fraiche sans plus - beaucoup de brume et un peu de jour blanc au-dessus de la limite forestière
Conditions d'accès/altitude du parking : route dégagée - pkg au col
Altitude de chaussage/déchaussage : 1800m Les Reblots
Conditions pour le ski : enneigement continu à partir du chaussage - neige fraîche de la veille et nuit entre 5 et 10cm - poudre légèrement humidifiée mais très agréable à skier
Conditions nivo et activité avalancheuse : des coulées assez récentes dans les zones supérieures rive G du vallon - sinon fond bien tassé
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Oh que je n'aime pas ça ! Ne pas aller au bout de son rêve ! En même temps , chercher une Pointe Ronde, et de surcroît dans le brouillard, n'était-ce point chercher un oxymore ?
Le choix d'un itinéraire en ce matin de BRA risque 3, matin qui semblait être le premier d'un nouvel hiver, ne coulait pas de source. Si l'on ne veut pas s'abaisser à monter dans une benne bondée comme une rame de métro aux heures de pointe et se faire déverser dans les hautes sphères comme un vulgaire colis copieusement taxé, il y a en ce beau pays du MB la case obligée d'une marche à pied préalable. Ce qui n'a pas rebuté outre mesure nos trois randonneuses du jour, enfin au moins deux d'entre elles... «L'épreuve » s'étalant sur moins de 3km et à peine 320m de D+, ce n'était pas la Mer de Glace à boire ; d'ailleurs cette dernière était de l'autre côté de la montagne
Le choix d'un itinéraire en ce matin de BRA risque 3, matin qui semblait être le premier d'un nouvel hiver, ne coulait pas de source. Si l'on ne veut pas s'abaisser à monter dans une benne bondée comme une rame de métro aux heures de pointe et se faire déverser dans les hautes sphères comme un vulgaire colis copieusement taxé, il y a en ce beau pays du MB la case obligée d'une marche à pied préalable. Ce qui n'a pas rebuté outre mesure nos trois randonneuses du jour, enfin au moins deux d'entre elles... «L'épreuve » s'étalant sur moins de 3km et à peine 320m de D+, ce n'était pas la Mer de Glace à boire ; d'ailleurs cette dernière était de l'autre côté de la montagne
Nous voici donc au Col de la Forclaz à zieuter une harde de 10 chamois cherchant leur ptit déj végétarien enfoui sous une sauce blanche froide qu'ils ont dû trouver indigeste en ce matin d'avril. Mais, bougeons-nous, on n'est pas venues pour une promenade au zoo. Il s'agit à présent de dérouler le serpentin du sentier encombré d'obstacles divers : racines sournoises, arbres avachis, culots d'avalanches de tailles respectables.
A la sortie de la forêt, l'alpage de la Giète endormi sous un épais édredon dans son écrin de mélèzes somptueux, nimbé de brume, parut comme un havre de paix dans un océan d'éternité.
Mais la brume c'est bien joli, faudrait cependant pas oublier qu'elle fausse distances et inclinaisons. La traceuse du jour (votre servante) soucieuse de sécurité, choisit les bossettes garnies de mélèzes intergénérationnels et traça un peu trop en rive G du vallon. Le retour dans le droit chemin nécessitait la traversée d'une pente douteuse sur une 50aine de mètres. Nous expédiâmes la difficulté en optant pour une traversée descendante qui avec peaux, qui sans peaux, selon son choix. Pendant que j'attendais les deux déchaussantes, le spectacle du sketch du ski de l'une se faisant la malle et l'acte héroïque de l'autre l'arrêtant par un placage réflexe efficace me resta hélas caché. Le reste de la montée jusqu'au « col » à 2250m se fit dans un environnement resté assez secret dans des brumes denses. Très fugitivement, on entrevit cependant l'imposant versant opposé ainsi que le final de l'itinéraire.
Continuer ou stopper là ? Epineuse question. L'une, refusant un éclairage aussi chiche, exprima sans nuances le désir d'arrêter les frais. L'autre voulait encore voir si on continuait de ne rien voir. La 3e se disait « de deux choses l'une : ou le soleil ne perce pas et alors à quoi bon poursuivre en aveugle ou alors il finira par y arriver et alors je ne donne pas cher de cette fragile poudre inespérée ». Ainsi, très démocratiquement, on déchaussa.
Mais la brume c'est bien joli, faudrait cependant pas oublier qu'elle fausse distances et inclinaisons. La traceuse du jour (votre servante) soucieuse de sécurité, choisit les bossettes garnies de mélèzes intergénérationnels et traça un peu trop en rive G du vallon. Le retour dans le droit chemin nécessitait la traversée d'une pente douteuse sur une 50aine de mètres. Nous expédiâmes la difficulté en optant pour une traversée descendante qui avec peaux, qui sans peaux, selon son choix. Pendant que j'attendais les deux déchaussantes, le spectacle du sketch du ski de l'une se faisant la malle et l'acte héroïque de l'autre l'arrêtant par un placage réflexe efficace me resta hélas caché. Le reste de la montée jusqu'au « col » à 2250m se fit dans un environnement resté assez secret dans des brumes denses. Très fugitivement, on entrevit cependant l'imposant versant opposé ainsi que le final de l'itinéraire.
Continuer ou stopper là ? Epineuse question. L'une, refusant un éclairage aussi chiche, exprima sans nuances le désir d'arrêter les frais. L'autre voulait encore voir si on continuait de ne rien voir. La 3e se disait « de deux choses l'une : ou le soleil ne perce pas et alors à quoi bon poursuivre en aveugle ou alors il finira par y arriver et alors je ne donne pas cher de cette fragile poudre inespérée ». Ainsi, très démocratiquement, on déchaussa.
Quelle belle descente dans cette poudre juste un peu humidifiée dans un jour de moins en moins blanc ! Crocussement sinon narcissiquement, on admira ses traces depuis la Giète et bien que la course ait été tronquée nous répétâmes gaiement l'activité pédestre jusqu'au col. Tous les obstacles étaient restés à leurs places.
Arrosage de cet échec parfaitement réussi au Comptoir Café de Vallorcine où nous nous fîmes servir comme il se doit en des lieux aussi prestigieux. (cf photo)
Arrosage de cet échec parfaitement réussi au Comptoir Café de Vallorcine où nous nous fîmes servir comme il se doit en des lieux aussi prestigieux. (cf photo)
Merci à Dominique pour son invitation à Tré les Champs, invitation sans laquelle cette fantaisie n'aurait pas pu avoir lieu et aurait à coup sûr été remplacée par une banale sortie dans un massif de proximité avec un tout aussi banal départ ski au pied là où l’éclairage diurne de la moindre combe n’a pas encore été proscrite….
Itinéraire suivi :topo à partir du col de la Forclaz -11,3km
Horaires : 9h-15h30
Photo Isabel
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