Départ : Freydières (1130 m)
Topo associé : Col du Loup, Versant SW
Sommet associé : Col du Loup (2399 m)
Orientation : SW
Dénivelé : 1010 m.
Ski : 2.2
Sortie du lundi 8 avril 2024
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : voile brumeux - température douce - énormément de vent en rafales
Conditions nivo et activité avalancheuse : vu des coulées peu importantes dans le N du Grd Colon, sinon rien ; tout est bien tassé
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Quand, sous le lac du Crozet, j'ai recroisé la jeune skieuse bien affûtée qui m'avait allègrement doublée peu après le départ, nous avons entamé une sympathique et instructive conversation. C'est ainsi que j'ai appris qu'on ne tenait pas debout à partir du lac et que même le chien avait failli s'envoler. Du coup, elle rebroussait chemin en ajoutant philosophiquement que parfois il faut savoir renoncer. J'ai senti alors mon affaire mal partie et mon lever matinal un acte héroïque dont j'aurais pu me passer.
Mais mon principe est le suivant : on ne déclare pas forfait tant que la situation n'est pas dangereuse. De plus, la randonneuse avait pris le coup de Trafalgar en se dirigeant vers le Col de la Pra donc vers le SE et moi j'envisageais le Col du Loup direction NE en espérant que le Loup allait montrer ses dents à ces méchantes bourrasques. De fait, le raidillon de départ ne me posa pas problème, je le franchi à pied et, arrivée sur le replat, j'ai pensé que le re-chaussage pouvait maintenant s'envisager raisonnablement. C'est là qu'une nouvelle rafale fit s'envoler mes gants. A présent, ils doivent être vendus à un bon prix sur un étalage de Villard Bonnot... Qu'importe, j'en ai toujours de rechange et ça avait l'air de se calmer. Et c'est là que j'ai appris ce que sont des rafales « filtrées » c.a.d. des rafales moins nombreuses mais triées sur le volet : la montagne ne laisse passer que les plus costaudes. Tant pis. Le terrain est facile et pas exposé. Poursuivons.
Et c'est ainsi que je suis quand même parvenue au col. Un chamois cavalait dans la combe N mais j'étais trop occupée à ma manip préparatoire à la descente que j'ai raté la photo. Côté Grésivaudan, le paysage était sinistre : lumière blafarde, vallée dans une brume grise. Et comme j'étais seule, j'avais l'impression que là en-bas tout était mort et que j'étais la seule survivante. Ceci ne m'a pas attristée plus que ça....
Et – je m'en étais doutée – la descente fut des plus agréables. Suffisamment pentue pour permettre l'élan, pas trop pour faire craindre une coulée. Jolie descente jusqu'au sentier et ensuite en louvoyant, avec quelques prises de rhododendrons, quelques petites remontées en escalier pour avancer dans un dédale de neiges et de rochers, je me suis retrouvée pile devant mes chaussures pendues à un bouleau ébréché.