Voyage autour du Brec de Chambeyron, le 23.03.24 par Michaël, olivier38800

Massif : Ubaye - Parpaillon - Alpes Cozie S
Départ : Fouillouse (1885 m)

Topo associé : Brec de Chambeyron, Tour horaire

Sommet associé : Pas de la Couletta (2752 m)

Orientation : T

Dénivelé : 1351 m.
Ski : 2.3

Sortie du samedi 23 mars 2024

Michaël, olivier38800

Conditions nivologiques, accès & météo

Météo/températures : Frais et venté toute la journée. Nuages accrochés puis épars.
Conditions d'accès/altitude du parking : RAS
Altitude de chaussage/déchaussage : Sortie du village de Fouillouse.
Conditions pour le ski : neige globalement dure sur une grande partie de la boucle, la faute au vent de secteur W continu - et s'engouffrant dans les vallons au gré des cols et parois rencontrés. Du bon ski dans les zones sans relief, le meilleur autour de 2600 en S suffisamment raide.

Conditions nivo et activité avalancheuse : Printanier. Bon regel nocturne et neige dure presque partout. Quelques zones transfo lisses et dures, d'autres (rares) moquette (juste avant de repeauter pour Stroppia). Toujours béton versant français de Stroppia (le versant italien semblait pas mal malgré le vent). Pas de signes observés. Une ancienne grosse plaque en versant ouest de Stroppia rive gauche sous Rocca Blanca.

Skiabilité : 😐 Correcte

Compte rendu (par Michaël)

Itinéraire suivi : voir GPX

J2 de notre périple ubayen. Avec Karin, Eric, Claude, Mark, Didier, Vincent, JF, Olivier et Antoine.

Après l'entame du J1, nous voici partis pour un itinéraire transfrontalier, une boucle autour du Brec altier, un voyage en suivant le soleil, qui d'ailleurs joue un peu à cache-cache pendant l'approche jusqu'au vallon des Aloupets. Nous apercevons un chamois peu farouche, puis une harde d'un autre type, des bipèdes sur planche plus bruyants à mesure de leur descente sur cette neige encore bien gelée ce matin. Ils venaient probablement du refuge de Chambeyron - non gardé - par le Pas de la Couletta, notre premier passage au pied du colosse. La soufflerie rebouble de vigueur lorsque nous le franchissons, et le soleil se planque derrière la montagne pour quelques minutes car le parcours s'infléchit sous les falaises à main droite. Le cirque des deux cousins Chambeyron se dévoile peu à peu : l'Aiguille frime avec ses roches chaudes baignées de lumière en face du sombre Brec et ses couloirs tortueux dominant des éboulis heureusement bien comblés. Entre les deux, le plateau étale quelques lacs endormis depuis quelques mois déjà. Celui des neuf couleurs ne peut manifestement pas encore les montrer.

En direction du col de la Gypière, on traverse une pente dont la neige hétérogène donne un peu de fil à retordre, les rafales n'aidant pas à la stabilité. Les couteaux rendraient l'affaire un peu plus confortable alors j'entreprends de les sortir du sac de Karin mais je laisse échapper le casque qui file plus bas sans prévenir. Finalement le fameux lac arbore maintenant un petit point rose à côté du panneau qui le nomme. Les couteaux sont un peu récalcitrant à la manip mais elle peut continuer plus sereinement. Antoine revenu en arrière aux nouvelles me voit repartir vers le bas et je tente de lui expliquer la raison de ma descente avec quelques gestes qui passent mieux que la voix. En contrebas du col, le pique-nique des collègues est commencé quand j'arrive. La montée envisagée plein vent sur neige béton entre les rochers de la tête de la Frema ne donne pas trop envie et je comprends que cette option n'en est plus une. Les crabes resteront dans le sac, ma corde portée au cas où aussi !

On se fait une raison, la neige n'est pas prêt de ramollir aujourd'hui, on vise donc les parties restées lisses avec un peu de grip pour descendre cette partie italienne. A un moment, l'orientation, l'altitude, l'abri, l'angle de la pente, tous ces paramètres s'alignent pour nous offrir quelques beaux virages en neige parfaitement revenue... le temps s'allonge... puis la réalité nous rattrape, il faut s'arrêter pour remettre les peaux. Mais que ce fut bon ! Un peu de crème solaire et on repart vers un nouveau col, une trace encore visible et bien faite semble nous y conduire.

Et des traces il y en a d'autres à proximité du col de Stroppia. J'en devine les auteurs passés l'avant-veille lors de leur "petite promenade entre amis", les réseaux sociaux m'ayant alerté . On aurait presque chaud dans les dernières conversions sous les escarpements menant au Massour, c'est sans compter la prise d'air qui suit au col. Re-veste et changement de gants pour basculer à nouveau côté français. La neige y est presque bonne par endroits entre les reliefs de vieilles coulées. On s'essaie à apprendre ou réviser les techniques de ski quand la neige est compliquée. Tout le monde apprécie même si le déclenchement de virage impose de faire le point avec tout le monde dans sa tête (sic) :-)

De retour au gîte on connaît le programme : lézarder sur la terrasse, aller voir les vaches poilues, flâner dans le hameau, croiser les autres locataires, soigner ses pieds, se plonger dans le bain norvégien, lire un petit bouquin du cru, et ne pas oublier de refaire les niveaux avec les boissons houblonnées ou non. La bonne table du soir nous aide à envisager sereinement notre dernier jour, avec un autre départ assez classique dans le coin.

Suite en J3.