Sortie du mercredi 20 mars 2024
Slin_Yorel
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : Grand beau, pas de vent, chaud
Conditions d'accès/altitude du parking : Chaussage à Pralognan en remontant les pistes
Altitude de chaussage/déchaussage : 1420
Conditions pour le ski : Poudreuse dans la face, moquette poil assez long entre col de la gde casse et refuge des barmettes, soupe sur les pistes
Conditions nivo et activité avalancheuse : purge et escargots en sud, la veille une plaque de neige tassée était partie dans les grands couloirs, rien ne bouge en face N.
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
Itinéraire suivi : J1 Pralognan 15h30 - Refuge du col de la Vanoise 18h10.
J2 refuge - Grande Casse - Pralognan
Horaires : départ du refuge à 6h40, en haut de la face à 11h50, sommet à 12h30, en bas des piste de Pralognan vers 15h.
Avec Ghis, on a deux jours et pas une grande envie de se mettre le cœur dans la bouche, surtout pour moi qui n’a pas fait une grosse saison de ski de rando.
Alors on vise plutôt une course avec l’approche la veille et dodo au refuge. Il fait déjà (encore) méga chaud en plaine donc un peu d’altitude sera bienvenue, et si ça peut préparer un peu pour le printemps c’est pas de refus… 😉
La Grande Casse avec le refuge du col de la Vanoise sont des bons candidats, alors let’s go. Pour l’itinéraire exact du refuge au sommet, plusieurs options : les grands couloirs, le couloir Massini de la Pte Matthews, petite face N ou la centrale… on verra bien avec les gardiens et les clients sur place dans le refuge après avoir glané des info kiviendoùvaoù pour connaître les conditions de la montagne.
Grosse chutes de neige un peu partout le lundi, on fait l’approche refuge le mardi, ce qui laisse le temps à la montagne de se tasser un peu en altitude.
Départ donc mardi 15h30 pleine cagne depuis le parking pour monter au refuge. On y arrive après avoir sué comme des bœufs pendant 2h40 !
Une fois sur place, on s’enregistre auprès de la gardienne et on lui demande un petit retour d’info sur les condis au sommet. Elle nous répond que l’équipe qui y montait dans la journée a fait demi-tour au milieu des grands couloirs après que deux des quatre membres ce soient fait prendre dans une plaque de neige dure. Ils étaient en crampons, rien de bien grave mais ça les a refroidi.
Bilan des courses, les grands couloir ça peut jouer mais c’est peut-être tricky…
Et puis maintenant qu’on est là on a plus envie de faire du ski un peu plus raide, ce serait bête de pas aller jeter un œil en face N…
Pendant le dîner, on apprend que le groupe de 4 à la table derrière nous va remonter les italiens pour redescendre idéalement par la face N centrale. Ils ont tiré jusqu’au col de la grande casse lors de leur approche refuge pour voir les conditions de la face et des Italiens, et ça leur semble ok.
En voilà une bonne nouvelle ! Maintenant qu’on a un retour valable sur les conditions en N, on se décide sur notre itinéraire du lendemain : ce sera un aller-retour dans la petite face Nord en ajoutant bien sûr l’arrête pour monter au sommet.
Le lendemain nous voilà parti à 6h40 en direction du col de la Grande Casse que nous atteindrons à 8h10 du matin.
On aperçoit le groupe de quatre qui ont commencé à tracer en peau dans la face en se dirigeant peu à peu vers les Italiens. Toute la face est en super condition. Les italiens sont chargés comme rarement et le reste aussi est gavé de neige fraîche tassée par le vent.
On profite de leur trace pendant une centaine de m de D+, puis la quittons pour tracer la nôtre en direction de la petite face Nord.
Nous sommes alors juste sous la face N centrale.
Elle est plus logique, plus directe et à peine plus raide que la petite… en plus on sort plus proche du sommet donc la partie pour le rejoindre sera moins longue…
Ultime changement de plan, c’est décidé nous ferons la face nord centrale.
On fait une coupe de neige vers 3250 m d’altitude, r-à-s si ce n’est une fine couche de surface (5/10cm) qui se désolidarise après sollicitation moyenne. Rien plus en profondeur, même à sollicitation forte.
On arrive à tracer en peau jusqu’à 3400m environ, altitude à partir de laquelle on fait la transition en crampons.
À partir de là, le cours de natation commence, puisque nous brassons en alternance entre une neige poudreuse tassée (dans laquelle on avance) et une neige tassée aussi mais avec sous-couche de neige roulée, dans laquelle on pédale littéralement dans la semoule.
Grosse mission dans cette face, on avance pas vite, mais alors du tout ! Les gaziers dans les italiens ont bien l’air d’en chier tout pareil.
On finit par sortir sur l’arrête à 11h50 soit 3h40 depuis le col de la grande casse !!
Petit aller-retour au sommet en crampons où nous rencontrons Benoit, venu seul et à la journée depuis Pralognan en passant par les grands couloirs. On lui dit que la face est en méga conditions et ça le motive pour venir avec nous.
Descente absolument mythique dans un terrain ultra stable, un tout petit peu raide sur les 50 voire 100 premiers mètres puis idéal pour lâcher les chevaux. Beaucoup de sluff au début aussi donc on se méfie un peu de pas se faire faucher comme les blés quand il nous rattrape. Une bonne face en conditions tout peuf pour le dernier jour de l’hiver !
Dans ces conditions, difficile de croire que nous skions un 5.1/2, car c’est franchement cadeau !!
Méfiât aussi juste avant, pendant et après la rimaye en bas vers 3000m, car la neige se densifie très fortement et chope les skis ! Ne pas arriver dans cette zone à Mac12 est une bonne décision pour ne pas se satelliser fort.
Petit repeautage pour monter au col, et longue descente sur Pralognan, vers 14h30 sur une neige moquette ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Bref, vous l’aurez compris, cette journée et le ski qui la composait était aussi bonne que mon récit fût long !
Bon ski de printemps à toutes et tous !