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Accueil > Tous les forums > Neige & avalanches > Méthode 3x3

Méthode 3x3


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L
laloz
[214 posts] - Le 04/11/2006 12:56

Salut !

Je suis en train de lire un article sur la méthode 3x3 (Munter) dans Montagnes mag. Connaissez-vous cette méthode et l'utilisez-vous ? Votre avis ?
Merci d'avance pour vos renseignements.
Julien

Jeroen
[13052 posts] - Le 04/11/2006 14:32

Ce serait sympa si tu pouvais nous faire un petit résumé de cette méthode 😊

Je suis assez sceptique sur la pertinence de ces outils qui consistent à critériser pour donner une note. Souvent les critères (ou leurs poids) ne collent pas à la réalité du terrain et la note obtenue ne reflète pas la réalité.
Je préfère nettement une approche plus globale basée sur "l'expérience", qui prendra forcément appui sur des critères, mais qui ne seront pas limités et surtout pas pondérés par défaut.

Par ailleurs il peut être assez intéressant de connaitre cette méthode, ou du moins les différents critères qui rentrent en compte, soit pour affiner ses propres critères d'évaluation, soit pour le randonneur débutant.

P
Phil
[399 posts] - Le 04/11/2006 15:12

ça parle de quoi ? Pour l'instant la discussion me parait très ésotérique..
Phil

Jeroen
[13052 posts] - Le 04/11/2006 15:17

Je viens de lire la page suivante et je dois un peu revenir sur ce que j'ai dit plus haut. Cette méthode est moins "basique" que la méthode du "nivotest" qui consistait à noter un risque en fonction de critères.

La méthode du 3x3 fait plus appel à une liste de points important auquels il faut penser pour apprécier le risque. Ces points sont classés en 3 catégories : Conditions, terrain, humain, et sont à évaluer à troix niveaux : Régional, local, zonal.

Cette évaluation doit permettre de faire un choix de randonnée, ou tout simplement de renoncer.

Docteur Bruno
- Le 04/11/2006 16:53

Pour avoir étudié récemment les échelles de risques appliquées à mon exercice professionnel, je me permettrais quelques remarques :

- ces méthodes sont bien connues dans les milieux industriel et aéronautique: pour évaluer un risque, on tient compte de 3 niveaux de contraintes :
1) organisationnelles
2) techniques
3) humaines

- Pour prévenir l’accident, il faut appréhender la part des différents facteurs mis en jeu et ce sont les connaissances accumulées par le « milieu » et par l’individu qui permettront de limiter les risques

- Mais ce point de vue à ces limites : en particulier le risque 0 n’existe pas comme chacun le sait ; il faut donc être capable de faire face à un accident quand il survient et c’est le deuxième niveau d’alerte

En accord avec cette échelle 3X3, je dirais que les éléments de risques présentés sont à connaître parfaitement pour tout randonneur (certains ont du le voir comme une évidence !) mais que dans bien des cas si on éliminait tous les risques cités, on sortirait une à deux fois par an…

Ce n’est donc que par la connaissance et non par l’abstinence que le randonneur doit raisonner 😉

laloz
- Le 04/11/2006 18:24

Après lecture complète, même si cela demande un peu de recul et de réflexion, cette méthode semble intéressante en complément des tests et des connaissances nivologiques. La lecture de la grille fera dire à tout skieur de rando qu'il prend évidemment en compte la plupart des critères cités lorsqu'il prévoit une sortie. Le terme "méthode" induit un processus établi, une démarche qui permet de "ranger" chaque indice _ parfois en désordre dans notre esprit 😯 _ afin de faciliter la prise de décision (c'est ce que j'ai compris !)

David George
- Le 04/11/2006 18:59

A un moment j’étais enthousiasmé par les méthodes de Munter (un guide Suisse attaché a l’SLF et aussi formateur des guides Suisses). Ses méthodes sont enseignées par l’ENSA et aussi parfois dans les formations CAF/FFME.

Le problème avec « une approche plus globale basée sur “l’expérience” » c’est que c’est souvent une approche qui peut tuer. La plupart du temps tout va bien, nous sommes dans un cycle de renfort positif. On commence a prendre de plus en plus de risques jusqu’au moment ou c’est trop tard (je parle d’une façon globale et pas de Jeroen bien sur !). Comme Bruno a dit, dans l’aéronautique, l'expérience a été remplacée par des méthodes plus systématiques. (voir aussi les divers papiers sur les facteurs humains dans la survenue d’avalanches).

J’ai mes doutes si la « méthode de réduction » est vraiment applicable en France. Dans le même magazine, Philippe Descampes est très critique sur le comportement des Français, surtout les freeriders, qui sont encore les mauvais élèves de l’Europe et il cite comme preuve le fait que nous avons bcp plus d’accidents mortels qu’on Suisse ou en Autriche et plus d’accidentes mortels par risque 4. Perso, je crois qu’il a mal analysé la situation réelle avec les preuves douteuses.

Les chiffres, ça va et ça vient, l’année dernière l’Autriche a eu 48 morts, deux fois plus que la moyenne de 26 accidents. Le facteur clef, la stabilité du manteau neigeux. L’année auparavant c’était le tour de la Suisse avec deux fois plus d’accidents (une vingtaine au lieu de la dizaine habituelle). Une moyenne c’est une moyenne et pas un seuil !

Alors pour revenir a mon point de départ. Est il vraiment réaliste de dire que les skieurs français prennent plus de risques que leurs compatriotes Suisses et Autrichiens ou est ce qu’il y a une décalage entre l’évaluation des risques par les nivologues Suisses et Français ? Peut-etre mais moi, je penche plutôt pour la deuxième hypothèse selon laquelle Meteo France (avec toutes ces nouvelles alertes meteo) est plus prête à passer au risque 4 que leurs compatriotes Suisses. En Suisse, petit pays montagneux, passer au risque 4 engendre bcp de précautions par les autorités au niveau des habitations et routes. On voit aussi souvent un décalage entre la Haute-Savoie et le Valais (risque 4 en HS, risque 3 en Valais) même quand les conditions nivologiques se ressemblent.

Donc en conclusion la méthode de réduction est, à mon petit avis, trop conservatrice si vous l’appliquez directement en France. Vous finirez par renoncer a trop de sorties et ça finira par décrédibiliser la méthode aux yeux des utilisateurs. C’est pourquoi au départ Munter lui même a mis un gros canevas sur cette méthode en disant qu’il ne l’applique peut-être par dans les pays ou les conditions sont différentes a la Suisse.

Alors si vous essayez un paquet de sorties dans la base de données Skitour.fr pour cet hiver, vous vous rendrez compte (je peux vous envoyer le BRA pour le jour en question si vous avez besoin) que un bon nombre sont trop risquées avec la méthode de réduction.

Le 3x3 filtre est autre chose. Une méthode bcp plus large qui prend en compte des facteurs globaux lors de la planification de la sortie, locale, sur le terrain et zonal, sur chaque pente qu’on skie et qui encourage une reflexion constante sur les risques.

K
kaiser38
[565 posts] - Le 05/11/2006 02:29

je me souviens d'un reportage ou l'on voyait werner munter (vieux gars barbu) avec son chien et qui expliquait qu'il était contre l'idée d'avoir avec soi, arva, sac ABS, ... et revendiquait le fait de n'utiliser que sa methode 3x3 et qu'il fallait mieux "prevenir" l'avalanche...

C'est évidement une idée très personnelle, et moi je me séparerai plus de mon ARVA. Peut-être en a-t-il un depuis !

Bref, la methode est assez compliqué à mettre en oeuvre. Beaucoup de facteur limitant, et finalement, si on la suit à la lettre, on sors plus beaucoup, ou alors seulement dans des randos qu'on connait super bien, quand la neige est tassée depuis 3 semaines, qu'il y a eu du passage et qu'on evite de sortir de la trace !

A partir du moment ou on décide de s'engager sur une rando que l'on ne connais pas, si on applique la methode, il y a danger et on ne devrait pas y aller...

Seulement dans la réalité, les choses sont différentes.
La plupart du temps, quand on est pas très experimenté et qu'on fait de la rando (comme moi) depuis seulement 4 ou 5 ans, on est tenté de suivre les courses qui ont été parcourus par d'autre et que l'on voit sur skitour ou skirando...

Si l'on s'en tient à la méthode, c'est plutôt pas une bonne demarche. Mais bon, je dirai que d'avoir les conditions "en live" ou presque, c'est déjà mieux que rien...

Quand à l'idée de se former sur la nivo, c'est certainement très bien.
Seulement, quand vous êtes sur une course, combien de fois le manteau neigeux va changer ?
Combien de fois faudrait-il sortir sa pelle et creuser un trou pour verifier l'état de la neige ?!

En pas mal d'année de ski hors piste surtout et rando j'ai vu des choses qui me laisser à penser que même avec tout nos connaissances nivologiques, si il n'y avait pas un gros gros facteur "chance" on ferrai pas longtemps du ski...

Ce n'est qu'une constatation, encore une fois très personnelle, de ce que j'ai pu observer sur mon comportement perso en rando.

Généralement les courses classiques que je parcours on été faite avant moi dans les jours qui précedent. Ensuite sur les courses classiques dont j'ai l'habitude (belle etoile, taillefer, grand colon, sorbier, veymont) très souvent la neige est déja tassé ou transformée. Et si il y'a de la fraiche, c'est maxi 20cm sur fond dur. Je me rend compte que généralement je skie par risque 2 ou 3 sans le vouloir.
Jamais je ne vais tracer dans de la grosse poudreuse et en tout cas, pas dans les itinéraires potentiellement dangereux que j'ai cité (dans ce cas je me rabat sur des bouses du coin...)

Alors c'est peut-être une approche ridicule, une attitude de "suiveur", mais personnelement j'ai l'impression de prendre moins de risque en procedant de cette manière plutot qu'en allant faire ma trace le premier dans la dent du pras, 2 jours après une grosse chute de neige...
Certes je ski moins de peuf que certain, mais je m'expose également moins.

a+

K
kaiser38
[565 posts] - Le 05/11/2006 15:08

j'ajoute que concernant les statitiques macabre de l'anena, on remarque qu'il y a un seul accident mortel en rando à ski dans l'isère cette année à la ruchère

Enormement d'accident se produise en savoie et en hors piste

D
David Z
[2447 posts] - Le 05/11/2006 18:20

jeroen a dit :Je suis assez sceptique sur la pertinence de ces outils qui consistent à critériser pour donner une note. Souvent les critères (ou leurs poids) ne collent pas à la réalité du terrain et la note obtenue ne reflète pas la réalité.
Je préfère nettement une approche plus globale basée sur "l'expérience", qui prendra forcément appui sur des critères, mais qui ne seront pas limités et surtout pas pondérés par défaut.


Il y a à ce propos une bonne phrase dans ce même MMag qui dit que malheureusement notre "experience" nous permet plus souvent de justifier nos choix après coup que de prendre la bonne la bonne décision ! à méditer .....

N
Nikojorj
[361 posts] - Le 06/11/2006 18:19

En complément à David George et Dr Bruno, un article célèbre sur les facteurs humains et les accidents d'avalanches est ici (Ian McCammon, trad. Alain Duclos).
Il décrit bien l'inconvénient de la méthode dite "experte" (ou "pifométrique" suivant les auteurs 😜 ), qui me semble une protection très illusoire tant qu'on est pas conscient de ses faiblesses.

Sur l'inconvénient des méthodes "discrétisées" ou à compteur (je parle essentiellement du NivoTest que j'ai utilisé la saison dernière), il me semble qu'une amélioration pratique pourrait être d'adapter le résultat au niveau de risque accepté par les participants à la sortie?
Il ne s'agirait pas de cuisiner une fois sur le terrain selon son humeur, sinon on retrouve les problèmes heuristiques ci-dessus!
Par contre, il me semble qu'on puisse par exemple adapter (de façon fixe) les valeurs de base des changements de smiley du nivotest de 🙂 à 🤨 puis à 🙁 si on trouve après un peu d'utilisation qu'on ne sort que par conditions jugées dangereuses.
Il faut dans ce cas être conscient du risque aléatoire (les avalanches, ça mord rarement!) qui est derrière!

Mais bon, de toutes façons, expert ou pas, le danger d'avalanche n'est pas encore estimable de façon sûre, et le propos de Munter reporté par Kaiser38 de n'utiliser que sa 3x3 et ni ABS ni arva me semble très excessif 🤢 !
A mon avis, les deux approches (prévention avec 3x3 ou autre analyse, et secours avec arva, ABS, avalung) ont toutes deux des grosses failles, et doivent être utilisées conjointement pour offrir une protection vraiment efficace.

Pour rajouter ma touche personnelle, après la saison dernière d'utilisation du NivoTest, je trouve que c'est une bonne méthode pour moi et mon niveau de risque accepté (NB j'ai eu un gamin y'a pas longtemps, ça influe 🙄 ), et les résultats bruts qu'elle donne correspondent bien à mon ressenti. La seule entorse que j'y ferai serait de faire un stop catégorique en cas de "whumpfe" (au moins pour les pentes comparables bien sûr).
Je n'ai pas testé la 3x3 en situation, mais pour les facteurs autres que ces whumpfes, je préfère intuitivement la logique d'addition des facteurs du nivotest, plutôt que celle de stop au premier truc vraiment craignosse de la 3x3 (si j'ai bien compris?), avec des inconvénients bien décrits par kaiser38.

D
davidg
[1232 posts] - Le 06/11/2006 19:44

> un gros canevas

pardon: un gros "caveat", bien sur! C'est la faute de bill gates et de son totocorrection dans Office.

Pour revenir sur la methode 3x3, le but de Munter etait de reduire la survenance des avalanches fatales d'1 sur 50,000 sorties a 1 sur 100,000 sorties. Donc un risque dit "acceptable" mais toujours present.

Il y a peut-etre 100 fois plus d'heures passées hors piste qu'en randonnee a ski. Je n'ai pas des chiffres sous la main mais la Savoie (73-74) represente a peu pres 75% des journees/skiées avec de beaux hors pistes en haute-montagne (donc domaine plus dangereux que la Chartreuse). Forcement les accidents hp en savoie sont bien representés dans les chiffres.

K
kaiser38
[565 posts] - Le 06/11/2006 20:00

c'est sur pour que ce soit valable, faudrait ponderer tout ces chiffres en fonction de la frequentation des domaines.

M'enfin c'est curieux, car quand je vais par exemple à val-tho je vois personne en HP ! comparé aux 7L par exemple...
Pas la même population, beaucoup d'etranger friqué que ne sorte pas forcement des pistes, alors que les 7L c'est gavé d'etudiant freerider !

Pas sur qu'il y a plus de gens en hors piste en savoie qu'en isère finalement...

D
davidg
[1232 posts] - Le 06/11/2006 21:02

> faudrait ponderer tout ces chiffres en fonction de la frequentation des domaines

c'est sur que les chiffres sont tres imprecise. Mais, par exemple, Jean-Louis Tuallon me dit que 3,000 personnes prennent le vallon de la sache at Tignes (HP connu) par jour! C'est comme Prabert mais avec 10x plus du monde, et il y a des dizaines des autres HP connus a Tignes.

K
kaiser38
[565 posts] - Le 07/11/2006 01:44

3000 personnes, c'est un truc de fou...

C'est sur que avant qu'il y ai 3000 mecs dans la combe du pras aux 7L !

Rien n'est comparable en fait...

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