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Accueil > Tous les forums > Neige & avalanches > Je débloque ou quoi .... ?

Je débloque ou quoi .... ?


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D
David Z
[2447 posts] - Le 07/04/2010 09:44

Bonjour à tous,

Les différents épisodes neigeux, les conditions relativement craignos, les accidents tragiques récents et les analyses en lignes qui en découlent me surprennent.

- oui le BRA est utile (et encore...)
- oui l'analyse du manteau peu être utile (différentes couches, sondage, cohésion .....etc)
- oui le bulletin Mtéo est aussi utile (et encore...)
- .... etc

Mais ces éléments restent très inexactes/incomplets et donc pourquoi se triturer le cerveau et décortiquer à la ligne, à la couche de neige près pour trouver la faille et par la suite justifier l'accident par cette erreur constatée ?

Entendons nous bien.
Bien sûr, lorsque les conditions sont foireuses il n'y a pas à faire 36 analyses et il faut renoncer. Mais ce n'est pas le point que je veux soulever. Ce que je veux dire c'est qu'il me semble que l'ordre des évènement est souvent le même :

1) conditions difficiles à analyser : c'est en gros un risque 3 qui demande de la réflexion quant aux secteurs à éviter, ceux propices à la poudre encore bonne, ceux dangereux ...... (un peu tout l'hiver en fait ....)

2) accident

3) analyses des erreurs faites par les participants (mauvaise appréciation du BRA, mauvaise lecture de la neige, pas de discussion dans le groupe ....)

4) conclusion à en tirer pour la prochaine fois : en gros je ne referai pas la même erreur, un homme averti en valant deux.

Mais, à mon sens, il n'y a pas forcément d'erreur.
Ou alors la seule c'est d'être là (et c'est déjà énorme) au mauvais moment.
Pas d'erreur car même les spécialistes de la nivo le dise : ça part quand ça veut et on ne sais pas pourquoi.

Bref, tout ceci pour inviter à la réflexion et s'auto-mettre en garde contre la trop rapide conclusion de se dire "je sais ou étais le problème et dorénavant je ferai gaffe"
Et bien non ! Car la prochaine fois il y aura d'autres conditions, d'autres éléments .... c'est le principe même de l'accident : imprévu.

D
damichou
[174 posts] - Le 07/04/2010 10:07

Tu ne débloque pas! Et je te suis sur ces lignes.

Il n'y a pas une seule "ERREUR" que l'on peut souligner dans un accident de montagne, mais une succession de petit choix qui, à un moment donner, dans une situation donner, fait que l'imprévu devient fatal. Et ce, quelques soit les stratégies que l'individu tente de mettre après coup en place. 😮

La montagne ne se rationalise pas, même avec des équations pentes par pentes 😄 . C'est pour cela que l'imprévu fait parti de notre plaisir d'aller en montagne 😉

PS : Ne débloque pas à la descente pour autant ...... tes fixes 🤣

C
casscroot
[412 posts] - Le 07/04/2010 10:35

Pour ma part, depuis quelques temps, j'essaie d'appliquer un principe tout simple quand il y a une situation préoccupante sur le plan nivologique : "descendre d'un cran". Bien que flou, ça me paraît assez compréhensible par tout un chacun et simple à mettre en place.

Autre truc, décider à la lumière du "pire" et non du "mieux". En gros, "qu'est-ce qui pourrait arriver de pire et puis-je m'en prémunir" à la place de "comment vais-je trouver des bonnes raisons pour y aller quand même".

A trop aller dans le détail "technique" (à la bubu, hop coup bas ;-) pour péniblement se frayer un chemin entre des danger évidents, on se retrouve avec une marge de manœuvre très faible et on est à la merci de la moindre erreur d'appréciation... de la moindre influence externe.

Ca n'empêche pas de savoir mettre le paquet par conditions favorables.

B
bobo
[957 posts] - Le 07/04/2010 10:37

En écho avec cette discussion, un lien vers une actu SKitour: www.skitour.fr/actu/1831-un-bilan-inquietant-pour-cet-hiver

""Les gens qui ont entre 40 et 50 ans ne voient plus la montagne avec l'oeil du risque mais avec le regard de la passion. Ils font de la montagne depuis 20 ans, ils n'ont jamais eu d'accident. Pour eux, d'une certaine façon, le risque n'existe plus. Et puis un jour, ils commettent l'erreur fatale", explique Sébastien Rigault, qui commande le PGHM de l'Isère."

N
Nikojorj
[361 posts] - Le 07/04/2010 11:07

damichou a dit :Il n'y a pas une seule "ERREUR" que l'on peut souligner dans un accident de montagne, mais une succession de petit choix qui, à un moment donner, dans une situation donner, fait que l'imprévu devient fatal.
C'est effectivement souvent comme ça, mais d'un autre côté, si on ne se pose pas ces questions de retour d'expérience, on passera à côté de la grosse bourde rare mais qui apparaitrait évitable avec le recul, genre tous ensemble dans la pente qui craint.

Donc on peut quand même se psoer des questions, en gardant bien à l'esprit ce que tu as écrit.

kaiser38
- Le 07/04/2010 12:08

Les gens qui ont entre 40 et 50 ans ne voient plus la montagne avec l'oeil du risque mais avec le regard de la passion

ont il eu un jour cet oeil sur le risque nivo ???

J'ai envie de dire que les gens cet age, qui ont commencé la rando dans les années 80, n'ont surement pas été sensibilisé comme le sont les pratiquants jeunes ou moins jeune qui ont attaqué la rando dans les années 2000.

En 80 et même 90, pas grand monde connaissait l'ANENA et ses formations, il n'y avais aucune source d'info comme skitour ou autre. La connaissance nivo des pratiquants était plutôt empirique et tenait plus en une sorte de bon sens ancestral que de l'analyse scientifique.

Il y a aussi une chose qui est moins abordé, c'est le niveau de pratique et le nombre de sortie dans l'année.
Le phénomène de mode et le coté sportif du ski rando / ski alp est plutôt nouveau. Et si aujourd'hui il y a paquet de pratiquants qui fait 50 ou 100 sorties dans la saison et des courses d'un très bon niveau, y compris l'hiver quand ca craint, ce n'était pas le cas il y a 10 ou 20 ans en arrière.

A cette époque les acharnés était peu nombreux. Les gens skiait en rando nettement plus au printemps, c'est certain. Il n'y avait pas ces matinales avant le taf dans des couloirs, des face N de Belledonne après 50cm de poudre...

"david Z" a dit : 1) conditions difficiles à analyser : c'est en gros un risque 3 qui demande de la réflexion quant aux secteurs à éviter, ceux propices à la poudre encore bonne, ceux dangereux ...... (un peu tout l'hiver en fait ....)

C'est en effet ce que je disais dans un autre post. Pendant l'hiver, on pratique en permanence avec un risque oscillant entre 2 et 3, plus souvent à 3, et c'est notamment dans ces moments la, ou la poudre est là. L'hiver par risque 2, de la poudre y'en a plus beaucoup. Ou alors dans des zones abritées et la, le BRA rappelle régulièrement qu'il peut y avoir des vieilles plaques anciennes non stabilisées, dans les zones froides, abrités, même quand le BRA est à 2...

Je pense qu'on doit tous avoir une remise en question de sa pratique. Ne pas tomber dans cet excès de "performance" qui nous pousse à vouloir tracer systématiquement de la neige vierge, la ou y'a personne, et quand les conditions sont idéales pour la neige, mais pas forcément pour le skieur.
Ne pas vouloir à tout prix faire un tour de 2000m de D+ chaque w-e, avec des contraintes comme un demi-tour impossible.

Après c'est toujours pareil, chacun sa merde. Mais la valorisation à outrance de certaine comportements, personnes, courses... n'est pas une bonne chose à mon sens. Elle entraine souvent de la frustration, suscitant l'envie d'imiter et faire perdre la réalité des choses.

M
Michel
[130 posts] - Le 07/04/2010 12:32

Bonjour,

c'est une très intéressante description de la réalité, merci David.
On peut toujours se rassurer après coup en se disant que sur tel accident, on n'y aurait probablement pas été. Mais qui ne s'est pas dit un jour en voyant une belle trace ou un beau compte rendu sur un site Internet : "Finalement ça passait, j'aurais du y aller !!"
Sébastien Rigaul a dit :""Les gens qui ont entre 40 et 50 ans ne voient plus la montagne avec l'oeil du risque mais avec le regard de la passion. Ils font de la montagne depuis 20 ans, ils n'ont jamais eu d'accident. Pour eux, d'une certaine façon, le risque n'existe plus. Et puis un jour, ils commettent l'erreur fatale", explique Sébastien Rigault, qui commande le PGHM de l'Isère."
Une grande justesse hélas dans ces propos.

Un point cependant peu mis en avant : on voit beaucoup d'évaluation du risque nivologique (faire partir une coulée) qui n'est en fait qu'une composante d'un risque global (montée ou descente, dénivelé probable de la chute, barres rocheuses, lac, quantité de neige mobilisable...) : dans les accidents du week end, je suis impressionné par ce facteur notamment dans le miracle du Sorbier.

Jérôme Couturier
[31 posts] - Le 07/04/2010 12:38

Ton post est très censé il me semble David... Je pense que l'on a tous du mal à comprendre ou admettre le facteur "malchance" (disons un phénomène "imprévisible" en grande partie) qui fait que ça va partir ici alors que 20m à côté ça ne va pas bouger ou que dans des conditions similaires c'est passé "sans problème" (on s'est même dit à posteriori, et sûrement moi le premier, que le manteau semblait "sain" alors qu'on a frisé la catastrophe sans en être forcément conscient). C'est humain en même temps car la science explique, dans de nombreux autres domaines, énormément de phénomènes physiques au point de rendre anecdotique ou marginal ce facteur malchance ou imprévisible lié à un événement ou un accident. Il y a probablement bien une explication scientifique au fait que "ça parte alors que 20m à côté ou 2 passages plus tôt ça ne bouge pas" mais il est probablement très difficile à ce jour de l'expliquer scientifiquement et encore plus de le prévoir même pour des experts en nivo. C'est aussi il me semble le propre de l'homme dans notre société de chercher systématiquement un coupable (une tierce personne, soi-même, un facteur physique ou météo, etc...) à un événement, accident ou pas, et de renier ou d'ignorer le facteur "imprévisible" surtout quand l'issue est tragique.
Un aspect sous-estimé de la complexité du problème que l'on cherche tous à résoudre (évaluer la veille puis sur place les risques d'un itinéraire) vient peut-être en partie du fait que l'on cherche souvent une réponse "oui" ou "non" à la question "Y-a-t-il un risque ?" Une pente peut être "saine" (disons "blanche"), très risquée (disons "noire") mais aussi présenter des risques selon certains critères - jour et heure de passage, faible/forte surcharge, conditions nivo antérieures et actuelles... - et là on retrouve une infinité de couleurs dans le ton "gris" à cause de ces multiples facteurs... Il me semble difficile à croire qu'une méthode scientifique et encore moins qu'une personne donnée (notamment celle qui rédige le BRA pour un massif entier...) puisse répondre à cette question car il existe trop de paramètres et trop de cas particuliers (chaque pente à un instant donné est un problème unique). Malheureusement, les conditions ne sont donc pas toujours "blanches" ou "noires" mais souvent "grises" et de ce fait le facteur "imprévisible" reste très important. On peut éventuellement le réduire en l'acceptant avec humilité ("on peut estimer le risque à la maison ou sur place de telle pente mais on ne maîtrise pas tous les paramètres donc le facteur imprévisible reste élevé" du coup chacun fixe sa propre limite), par la méthode Münter, en transformant un doute en "non", en "descendant d'un cran", etc.
Pour conclure, les retours d'expérience (merci aux auteurs pour leur courage), les réflexions personnelles restent très intéressantes pour nous inciter tous à la prudence mais comme le suggère David, cela ne nous dira pas si la pente est "blanche" ou "noire" la prochaine fois car elle sera comme trop souvent dans un ton gris, piégeux car en grande partie imprévisible.

kaiser38
- Le 07/04/2010 12:40

Un point cependant peu mis en avant : on voit beaucoup d'évaluation du risque nivologique (faire partir une coulée) qui n'est en fait qu'une composante d'un risque global (montée ou descente, dénivelé probable de la chute, barres rocheuses, lac, quantité de neige mobilisable...) : dans les accidents du week end, je suis impressionné par ce facteur notamment dans le miracle du Sorbier.

beaucoup d'accident d'avalanche ne sont que le déclencheur d'une chute grave ou d'une collision avec un obstacle. On sous-estime certainement trop souvent le fait qu'une petite "plaquounette" de rien (comme certains aiment à les appeler) peut nous faire glisser et entrainer des graves conséquences.

Lemming
- Le 07/04/2010 12:41

David Z a dit :s'auto-mettre en garde contre la trop rapide conclusion de se dire "je sais ou étais le problème et dorénavant je ferai gaffe"

Je sais où était le problème => je suis allé grimper 4 jours dans le sud.


Bobo a dit :"Les gens qui ont entre 40 et 50 ans ne voient plus la montagne avec l'oeil du risque mais avec le regard de la passion. Ils font de la montagne depuis 20 ans, ils n'ont jamais eu d'accident. Pour eux, d'une certaine façon, le risque n'existe plus. Et puis un jour, ils commettent l'erreur fatale", explique Sébastien Rigault, qui commande le PGHM de l'Isère."
Bof. C'est nimp et du baratin pour les journaleux. Le gazier qui a 40 ou 50 ans, faisant de la montagne, depuis 20 ans a probablement accompagné plusieurs collègues au cimetière. Ce gazier sait très bien les risques pris. Il suffit de consulter sa liste perso du type www.camptocamp.org/articles/136015/fr/hommage-aux-contributeurs-disparus pour se rappeler aisément des risques.

On sait qu'on ne sait pas en neige sèche.

avalanche
- Le 07/04/2010 12:41

"En 80 et même 90, pas grand monde connaissait l'ANENA et ses formations, il n'y avais aucune source d'info comme skitour ou autre. La connaissance nivo des pratiquants était plutôt empirique et tenait plus en une sorte de bon sens ancestral que de l'analyse scientifique."


désole mais les formations existaient ( caf ou autres )

kaiser38
- Le 07/04/2010 12:48

c'est marrant comme les gens savent lire que dans le sens qui les arrangent.

J'ai pas dis que les formations n'existaient pas, mais que pas grand monde les connaissait ! nuance...

On avait pas le retour d'information que l'on a aujourd'hui avec le net. C'est tout. Les formations étaient plus "confidentielles"

Jules
- Le 07/04/2010 13:14

avalanche a dit :En 80 et même 90, pas grand monde connaissait l'ANENA et ses formations, il n'y avais aucune source d'info comme skitour ou autre. La connaissance nivo des pratiquants était plutôt empirique et tenait plus en une sorte de bon sens ancestral que de l'analyse scientifique."

wé, enfin, sur ce point, je mettrai des "", pas tous les contributeurs sont de bons exemples.

pignouf
- Le 07/04/2010 13:25

Absolument, tout reposait sur la confidence et un peu le bouche à oreille.
Il me semble que la grande découverte depuis, est que nous participons de la vie d'un système "chaotique": le risque permanent de 3 en gros, les prévisions météo délicates en situation perturbées ( relativement faciles en situation établie), font que la seule?? bonne riposte est personnelle avec une vigilance et une curiosité d' indien sur le terrain.....Je pense que sur ce plan, le soucis de la performance est un piège dangereux.....On peut tout de meme trouver une saine émulation dans ses pratiques, pour accéder à une bien gratifiante harmonie avec soi-meme; ses semblables; et la montagne 😎

S
shama
[562 posts] - Le 07/04/2010 13:31

Le plus gros danger en montagne c'est moi... Mais difficile de lui fausser compagnie 🤭

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