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Accueil > Tous les forums > Neige & avalanches > Pour les nivologues

Pour les nivologues


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R
Remi -C-
[211 posts] - Le 12/12/2009 22:33

Bonsoir,

Comme l'a confirmé Alain Duclos lors de la conférence Data-Avalanche à Passy, la surcharge d'un skieur n'a qu'une action indirecte dans le déclenchement d'une plaque. Il y a avant tout effondrement de la couche fragile se trouvant sous ladite plaque.

Le risque d'effondrer cette couche fragile est-il accru à la montée (à pied) plutôt qu'en descente ?

Merci

A
Alain_Duclos
[677 posts] - Le 12/12/2009 23:55

remi69 a dit :Le risque d'effondrer cette couche fragile est-il accru à la montée (à pied) plutôt qu'en descente ?
Oui.
L'argumentaire technique s'appuie sur le fait que le poids d'un randonneur est appliqué sur une plus petite surface lorsque ce derniers est à pied. La surpression qu'il exerce agit donc plus profondément. Si la couche fragile sensible est relativement profonde (disons entre 50 cm et 1 m), le mode de déplacement du randonneur peut être déterminant : la couche fragile peut ne pas être endommagée si le randonneur est à skis, alors qu'une amorce de rupture sera facilement initiée si le randonneur est à pied.

Une avalanche dramatique illustre peut être cette situation :
www.data-avalanche.org/alea_avalanches/view_item/Avalanche/50000070
Les randonneurs ont d'abord progressé skis aux pieds (on voit leur trace). Ce n'est que lorsqu'ils ont eu déchaussé pour terminer à pied, que l'avalanche est partie. J'avais été marqué par l'épaisseur de la plaque : environ 80 cm. C'est justement l'épaisseur critique au delà de laquelle, selon des chercheurs suisses (P. Foehn), un skieur n'aurait plus d'influence sur la couche fragile enfouie.

Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que des réceptions de sauts à la descente (en skis comme en raquettes, par exemple), exercent des surpressions pouvant facilement provoquer des amorces de ruptures.

Voilà, Rémi, quelques éléments de réponse.

senhal
- Le 13/12/2009 13:25

remi69 a dit :Bonsoir,

Comme l'a confirmé Alain Duclos lors de la conférence Data-Avalanche à Passy, la surcharge d'un skieur n'a qu'une action indirecte dans le déclenchement d'une plaque. Il y a avant tout effondrement de la couche fragile se trouvant sous ladite plaque.


Mais qu'est ce qui provoque l'effondrement de la couche fragile si ce n'est la surcharge ? 😯

M
MickJ
[3 posts] - Le 13/12/2009 14:02

Je reviens sur la plaque du Pic blanc du Galibier qui a été déclenchée par 2 randonneurs en montant à skis le 9 décembre. La cassure est d'environ 1.5m.
J'avais fait le pic blanc le 10 novembre et nous avions remarqué que "ça craquait", que la neige (épaisseur 20cm max) n'avait pas bien adhéré.
Mon hypothèse est que la plaque s'est épaissie avec les chutes et le vent jusqu'a atteindre une épaisseur critique: la surcharge des randonneurs a fait partir la plaque. Est-ce que cette hypothèse peut être soutenue ? sachant que lla course est très skiée et que ça aurait dû se déclencher avant. En tout cas elle est partie à la montée. Qu'en pensez-vous ?

A
Alain_Duclos
[677 posts] - Le 13/12/2009 14:55

senhal a dit :Mais qu'est ce qui provoque l'effondrement de la couche fragile si ce n'est la surcharge ?

MickJ a dit :la surcharge des randonneurs a fait partir la plaque

Bon, OK, on va dans le détail 😊 ?

- C'est bien le poids du randonneur qui provoque l'effondrement de la couche fragile, mais seulement sous ses skis (ou sous ses pieds). Toutefois :
- ce n'est pas lui qui est responsable de la propagation de cet effondrement sur une grande surface,
- cet effondrement peut aussi être obtenu avec zéro surcharge (ex : coup de scie dans la couche fragile après avoir creusé ; voir lien vers video ci-dessous).

En revanche, la propagation de l'effondrement sur une grande surface est le fait de la couche de neige au dessus qui, effectivement, doit être suffisamment lourde.

En effet, le poids d'un randonneur (même lancé à grande vitesse 😉 ) est négligeable par rapport au poids de la "plaque" (1000 tonnes pour une plaque de 100 m par 100 m sur une épaisseur de 50 cm avec une masse volumique moyenne de 200 kg/m3).

😜 Pour a aller un peu plus loin, ajoutons que la cohésion de la neige n'est pas un paramètre déterminant. Même la neige fraiche poudreuse a suffisamment de cohésion pour partir en plaque. Comme nous l'a redit François Louchet vendredi à Passy : "si certaines neiges n'avaient vraiment pas de cohésion, elles couleraient sur les pentes, sans pouvoir y rester un instant".

Enfin, je viens de mettre en ligne une video de Joachim Heierli et d'Alec Van Herwijnen, qui marque une étape décisive dans l'illustration et dans la compréhension du phénomène.
pagesperso-orange.fr/duclos.transmontagne/clip%20PST%202008%20b.wmv
Désolé pour la qualité : je ne suis pas parvenu à conserver les bonnes proportions 🤭 , mais on va arranger ça 🙂 .

R
Remi -C-
[211 posts] - Le 13/12/2009 22:17

Merci pour tes éclaircissements Alain.

J'avais bien pensé à ces explications mais sans en être sûr.

En somme, c'est comme sur glacier où il faut éviter de déchausser pour ne pas traverser un pont... 😯

F
Francoua
[340 posts] - Le 14/12/2009 11:19

Concernant la surcharge, il y a, me semble-t-il, un problème de terminologie.
Pour une grande majorité de skieurs, l’idée de « surcharge » évoque une charge en plus de la charge, comme eût dit M. de le Palice. Et qu’est-ce que la charge ? La charge est évidemment le poids de la plaque. Ne parle-t-on pas de pente « chargée » ?
L’idée est donc que le poids de la plaque + le poids du skieur seraient responsable du déclenchement.
Je pense donc qu’il faudrait trouver un terme moins ambigu que ce « surcharge » qui prête à confusion.
Par exemple « surcharge locale » ou encore « pression ». Car finalement, c’est bien de pression dont il s’agit.
Me suis-je exprimé clairement ?

jihef
- Le 14/12/2009 12:12

L’idée est donc que le poids de la plaque + le poids du skieur seraient responsable du déclenchement.
Il semblerait, d'après ce que je crois avoir compris, que cette idée ne soit pas juste. En effet, ladite surcharge serait insignifiante par rapport au poids de la plaque et incapable d'en rompre l'équilibre.
Ce qui en revanche romprait cet équilibre serait la rupture mécanique en un point de la sous couche fragile et la propagation de cette rupture à toute la sous couche.
Me trompe-je ?

F
Francoua
[340 posts] - Le 14/12/2009 13:39

@ jihef:
Apparemment, il semblerait que je ne me sois pas exprimé clairement. Je veux dire que le terme de "surcharge" induit l'idée que etc...
Cette idée est fausse, naturellement, mais c'est l'idée qui vient à l'esprit si on parle de "surcharge" pour la raison que j'ai évoquée.

jihef
- Le 14/12/2009 13:59

Alors si, pour moi c'était clair. J'essayais seulement de préciser.

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