Introduction
Le genou comporte 2 ligaments collatéraux (interne et externe) et deux ligaments croisés (antérieur et postérieur).
Le Ligament Croisé Antérieur (LCA) a un rôle est très important dans la stabilité du genou (stabilité antérieur et stabilité rotatoire). La rupture du ligament croisé antérieur (LCA) du genou est liée à l'activité sportive dans le 85% des cas (football, ski, rugby, handball etc.). C’est une lésion fréquente.
L’intervention chirurgicale n’est pas obligatoire mais elle peut vous être conseillée. La rééducation pré et postopératoire est très importante. Les techniques chirurgicales sont devenues très fiables depuis plus de 10 ans.
Le diagnostic est le plus souvent clinique. L’IRM très fiable pour apprécier la rupture des ligaments et des ménisques. L’IRM permet également d’objectiver les contusions osseuses (bone bruise) qui sont responsables des douleurs osseuses persistantes post-traumatique.
Rupture du LCA et indication chirurgicale
Le patient : jeune, sportif (professionnel ou de loisir) ou actif. L’âge est un critère relatif : il peut être indiqué d’opérer du LCA une personne de 60 ans ayant un genou instable symptômatique.
Le genou : instable : le critère le plus important pour poser l’indication chirurgicale est l’instabilité clinique ressentie par le patient. La pratique du sport avec pivot et contact avec un genou instable est déconseillée.
La rupture du ligament peut se compliquer de lésions méniscales. L’idéal est de refaire le ligament croisé antérieur avant la survenue de celles ci.
En cas de lésion méniscale associée, il est parfois possible de suturer la lésion méniscale associée à la reconstruction du LCA.
Rupture du LCA non opérée
Le genou risque d’évoluer vers l’arthrose dans 10, 15 ou 20 ans selon l’importance de la laxité. Le risque est également de favoriser la survenue d’une lésion méniscale (le plus souvent le ménisque interne), ce qui va augmenter le risque d’évolution vers l’arthrose.
S’il y a des lésions cartilagineuses et/ou une lésion méniscale concomitante à la rupture du LCA : le risque d’évoluer vers l’arthrose est augmenté. La pratique du sport avec pivot et contact est déconseillée avec un genou instable car elle augmente le risque de survenue de lésions cartilagineuses et de lésions méniscales et donc d’arthrose à long terme.
Technique chirurgicale sous arthroscopie
La technique de référence est la technique de Kenneth Jones (KJ). C’est la technique la plus fiable. On prélève le 1/3 moyen du ligament rotulien qui va être « greffé » en position anatomique sous contrôle arthroscopique à la place du LCA rompu.
Cette greffe va être fixée au niveau du fémur par impactionde dela baguette osseuse d’attache du ligament rotulien et au niveau du tibia à l'aide d’une vis d'interférence résorbable qui vient bloquer la baguette osseuse.
La durée de l’intervention est < 1H. La durée d’hospitalisation est de 48H.
Parfois, dans des laxités évoluées ou chez des "sportifs à risque", une plastie extra articulaire peut être réalisée en complément pour protéger la greffe intra-articulaire (plastie de Lemaire).
La technique du DIDT n’est pas la technique idéale dans son concept car elle nécessite de prélever 2 tendons musculaires des ischiojambiers or ces muscles sont importants pour la stabilité du genou et la force musculaire en flexion et rotation interne.
Avantages du KJ par rapport aux autres techniques
On utilise comme greffon un ligament pour refaire un ligament.
Il y a une reconstitution du ligament rotulien après son prélèvement.
La fixation par les 2 baguettes osseuses est le moyen le plus fiable et le plus rapide : 45 j.
Le calibrage du greffon est adapté au patient.
Il n’y a pas de sacrifice des tendons des muscles ischiojambiers
La rééducation peut être immédiate sans attelle et avec un appui complet
Rééducation et Résultats
La rééducation est essentielle dans l'obtention d'un bon résultat autant en préopératoire qu’en postopératoire. Elle est immédiate après l'intervention.
L’appui est complet. Il n’y a pas d’attelle. Elle se fait le plus souvent avec un kinésithérapeute en cabinet de ville et pas dans un centre : de nombreuses études ont montré que les résultats n’étaient pas meilleurs ni plus rapides pour les patients rééduqués en centre.
La rééducation doit privilégier le renfort des muscles ischio-jambiers, la proprioception, et le travail en chaîne cinétique fermée. Elle peut se faire en partie en piscine mais ce n’est pas indispensable.
Les résultats sont bons et très bons sur la stabilité du genou dans 95% à 97% des cas.
La récupération fonctionnelle du genou à 100% se fait entre 6 mois et 1 an en moyenne en fonction des lésions initiales.
La reprise des sports collectifs (foot, rugby) ou le ski est autorisée en général vers la fin du 6ème mois.
Références webographiques
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