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Chamonix-Zermatt
28 Avril 2003 : Chamonix -> La Palud
Les conditions de ski cet année ont étés exceptionnelles : De grosses chutes de neige en début d'hiver et un temps splendide pendant de longs mois. Deux interrogations : le temps se maintiendra-t il pendant notre périple ? Restera t-il assez de neige aux "points bas" de la traversée ? Qu'importe, on a tous un moral et des jarrets d'aciers pour avoir bien tourné cet hiver.
Le rendez vous est donné au téléphérique de l'aiguille du midi à 7h30, pour prendre la première benne. Arnaud, Manuel, David, Jeroen, tout le monde est là à l'heure dite.
En quelques minutes, on est littéralement propulsés 2800m plus haut, et on commence le raid par une belle descente. Dieu que les sacs sont lourds ! Pas évident de skier dans ces conditions...
Trés vite on met les peaux pour les 350m de denivelés positifs de la journée. Coool ! Le col de Thoule est en vue, quelques échelles nous permettent de descendre sur le glacier du Thoule. Une descente dans une neige cartonnée sur le haut puis de printemps plus bas nous permet de rejoindre le pavillon (2174), limite de la neige et téléphérique qui nous pose à la Palud. L'auberge Chalet Joli est rapidement trouvée, accueil trés sympatique, repas excellent, chambres un peu petites, mais on reviendra. Le reveil est réglé à 3h00 pour le lendemain, on a une longue étape. Il est prévu relativement beau temps.
29 Avril 2003 : La Palud -> Hospice du grand St Bernard
Départ 4h à la frontale, la portion de route est vite avalée. Le GPS nous permet de trouver l'entrée, bien cachée, du sentier. La misère commence : Il n'a pas regelé et on est obligé de chausser/déchausser plus de 10 fois de suite pour progresser sur le chemin à moitié deneigé. La pluie et le brouillard (visibilité à 10m) s'en mêlent. Trés rapidement on trouve une vieille cabane de berger qui fait un bel abri. Le moral en a pris un coup. Une demie-heure plus tard, les conditions semblent meilleures, on continue notre chemin vers le col de Malatra, que l'on mettra 8 heures à atteindre (pour 1600m de denivelé positif !)
Au col, regel nul ! Derrière, Visibilité nulle, pentes frisant les 40°, va falloir faire gaffe aux plaques de fond. Le GPS est de rigueur (on aurait pas pu s'en tirer sans), et on parvient tant bien que mal à franchir les 2 cols qui restent avant d'atteindre l'hospice ... vers 18h30, soit 14h30 de marche pour la journée. Le thé chaud offert (sauf pour Manuel qui arrive trop tard !), coutume des chanoines, est bien apprécié. Une bonne douche chaude et un bon gueuleton nous ferons rapidement oublier les souffrances de cette journée.
Demain, il doit faire mauvais. Une bonne journée de repos sera la bienvenue.
30 Avril 2003 : Repos à l'hospice du grand saint Bernard
Il pleut toute la journée à 2500 avec un vent d'enfer... Pourvu que le temps se lève pour le lendemain et que la neige ait le temps de regeler ...
1er Mai 2003 : Hospice du grand St Bernard -> Cabane du Vélan
Au réveil, grand ciel étoilé, le regel à 2500 est moyen mais devrait être un peu meilleur plus haut. On commence la journée par une jolie descente sur la route enneigée entre l'hospice et Bourg saint Bernard. On profite des dernières plaques de neige sous le téléski pour peauter et on atteind trés rapidement le glacier de Proz, en face Ouest du Vélan. La rimaye du couloir Hannibal est inexistante, ici le regel nocturne est bon et on va pouvoir remonter le couloir sans encombre.
Arnaud passe devant pour tracer les 500m à 40° puis 45° sur la fin. Couloir en superbes conditions quoique neige un peu dure sur la sortie. La sortie du couloir est vite atteinte, reste 100 mètres pour le Vélan. Au sommet, superbe vue sur les Combins et le reste de l'itinéraire, jusqu'à Zermatt !
On descend le Vélan en grosse poudre, inespéré pour la saison. Des traces toutes fraiches nous indiquent le chemin, au milieu des séracs. Reste encore le col de la Gouille à passer (passage un peu technique, mais en bonnes conditions ce jour là) et la cabane du Vélan est en vue.
Enfin on arrive à la cabane du Vélan, superbe architecture mais absolument pas fonctionnelle. Le gardien attendait une trentaine de personne pour la nuit, nous ne serons que six, mauvais temps du lendemain oblige !