Sortie du dimanche 21 avril 2024
taramont
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : ce à quoi on est habitué :soleil chaud, bise glaciale sur les crêtes principalement - 3° au départ - nuages bourgeonnants se développant l'ap midi
Conditions d'accès/altitude du parking : j'ai pu monter en voiture normale jusqu'au gué à 1877m - bien des cailloux sur la route et sur la piste
Altitude de chaussage/déchaussage :2000m env au niveau d'un énorme culot d'avalanche
Conditions pour le ski : bonnes
à la montée, couteaux à partir de 2520m pour la Tête du Laup, des zones de neige dure
à la descente, neige avec panachage de plaques mordorées et de zones de poudre rapportée, agréable à skier
Conditions nivo et activité avalancheuse : rien n'a bougé, la bise conserve le manteau neigeux
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Sauf, ce qu'on me dit la veille. L'une pense qu'elle ne peut pas mettre son petit-fils dans un tiroir. Ah bon ? L'autre dit que le mur de son jardin a besoin d'urgence qu'on le soutienne. Et moi alors ? Bref, encore une sortie solitaire. Ce n'est pas pour me déplaire, mais ne le leur dites surtout pas !
J'avais un compte à régler avec ce Laup. Lorsque j'ai voulu lui rendre visite en février, P. qui ce jour-là avait daigné m'accompagner, a fait son Bartleby sous la pente finale (je préfèrerais ne pas) sous le mince prétexte que je n'avais plus de pile dans mon DVA. Je m'étais alors juré que j'aurai la peau de ce Laup un jour prochain.
Et le voici arrivé ce jour. A part les lapins qui courent en tous sens, la route du col de la Cayolle est jonchée des cailloux habituels. J'espère que ce ne sont pas chaque fois les mêmes que l'OT remet en place pour faire plus couleur locale. Une fois de plus, je joue les cantonnières. Même pas payée double bien qu'on soit dimanche. Même corvée sur la piste au-dessus de Bayasse que je peux emprunter jusqu'au gué à 1877m. 1,7km et 130mD+ plus tard, je peux chausser. Les culots d'avalanche sont monstrueux.
L'arrivée à la cabane de la Moutière est toujours un enchantement. Tout ça ? Ce silence, cette brillance, ces courageux mélèzes, ces torrents impétueux, pour moi seule ? La chance me sourit. Habitant un lieu situé entre deux grosses agglomérations où pullulent des sportifs acharnés, je recherche toujours pour mes sorties dominicales (si je ne peux pas les repousser au lundi) des secteurs loin de tout où je peux espérer un peu de tranquillité. Bingo ! Je ne verrai personne de la journée, sauf les traces de 2 passages dans chacun des vallons que je visiterai. Même par un radieux dimanche de printemps, la zone est loin d'être surfréquentée.
Cette fois-ci on y voit clair, pas de brumes fourvoyantes, j'ai zappé le DVA vu les conditions et je compte bien arriver à avoir la Tête de ce Laup. Une trace parfaite (merci à celui ou celle qui l'a faite) m'y mène, couteaux aidant pour le final. Sommet comme je les aime : vue sur du connu et de l'inconnu. Même un bon coup d'oeil indiscret dans le 06.
Pour m'éviter la traversée avant la dernière pente accédant au plateau sommital, je descend sur les Lacs de la Braissette puis rejoins mon itinéraire de montée. Tout n'est que plaisir jusqu'à ce que je retombe sur la piste encore bien enneigée qui monte à Restefond.
C'est là que se jouera le 2e round. Jusqu'où irai-je ? Officiellement, je ne le sais pas. Mais en mon for intérieur, je ne me donne le choix qu'entre le Faux col de Restefond et le vrai. Ce sera le Col de Restefond tout court sous des rafales de bise glaciale. La montée est plaisante, quoique longue. Je rencontre même un jacuzzi naturel avec vue imprenable. Il doit faire bon y barboter aux heures chaudes une fois que la déco classe aura fondu. Les espaces sont vastes et déserts. Le vallon est bien fourni en petits sommets faciles à atteindre après l'ouverture de la route. Mais alors le bruit doit être une nuisance qu'on ne connaît pas au mois d'avril. L'ambiance est surréaliste : dire que sous ces neiges passe une route très fréquentée en été ….
Descente pratiquement non stop jusqu'à la cabane de la Moutière. Au fond du vallon, il convient de bien choisir la bonne rive des différents ruisseaux qui s'y rassemblent. Le temps est venu de la débâcle et des ponts de neige qui s'effondrent.
Après la fin de l'enneigement de la piste, à l'extrémité d'un gros culot d'avalanche, je peux rejoindre tranquillement ma voiture. Marcher en forêt sur un tapis d' aiguilles de mélèze percé de ces jolis crocus rose qu'on ne trouve que dans les Alpes du Sud, enfin réchauffée par un bon soleil, est une belle façon de clôturer cette nouvelle journée plaisir
Itinéraire suivi :Bayasse/Cabane de la Moutière/Tête du Laup/Piste de la Moutière vers 2200m/Col de Restefond et retour - 25km
Horaires :6h45 - 16h